Conseils donnés par la mère de Amadou Ampaté Bâ à son fils dans le roman AMKOULEL:
«Ne soit jamais avare. Fais l’aumône autant que tu le pourras, mais fais-la aux malheureux, plutôt qu’aux petits marabouts ambulants. Rends le plus de service que tu pourras et demandes-en le moins possible. Fais-le sans orgueil et ne soit jamais ingrat ni envers Dieu, ni envers les hommes.»
C’est l’histoire d’un homme très riche (c’est surement un Cissokho) mais d’une avarice incommensurable. Cet homme n’a qu’une seule fille dont la beauté est sujet de louange dans tout le pays. Autant le père est avare et sans coeur, autant sa fille est d’une très grande bonté. Quand un mendiant vient demander l’aumône, le riche homme le chasse. Sa fille n’eut de cesse de le raisonner mais cet homme est avare jusque dans l’os.
Ke ni yugo yogo ya xiisa. Sisoxolanken yaani. Allah da yugo ke ña banna xoore. A naaburen ta ñemeene. Qa ke yugo ni kitte ran qote xoore ya. Allah da ren yaqarin baane ya kini yugo ke. Len yaqare ke men ta jamaane ke muuma faran foroye saabuda. Korinte su nda ri sadaqa ñaaga, banna ke na a qata. Len yaqare na ti « baaba maqa ña. Maqa ñaaganon qata. An ke, wujuune ñaqame ya an maqa, ke xa ri ñaqame baanen ta maqa ».
Un jour, un mendiant se présenta devant la porte et quémanda un peu de nourriture. La fille du riche homme qui était en train de tamiser le couscous pour le repas du soir, regarda autour d’elle pour voir si son père est dans les parages. Ne l’ayant pas aperçu, elle dit au mendiant:
– Vous n’avez sûrement pas mangé depuis plusieurs jours, je vais te donner à manger. Mais il ne faudra pas que mon père te voit. C’est un avare et il n’aime pas donner.
Elle amena un bol rempli de riz à la viande et une gourde d’eau fraiche. Le mendiant commença à manger mais ne cesse de jeter des regards inquiets autour de lui de crainte de voir surgir le riche avare. La fille ne cesse de lui répéter:
– Mange tranquillement. Vous ne mangerez que ce que votre ventre peut contenir.
Le mendiant mangea et but. A la fin, il remercia le Seigneur qui lui a octroyé ce repas. Il s’agit de Son bienfait.
Kota baane sadaqa ñaagana li sigi kan folaqe. A da éni yugo ke len yaqaren wa futon yeregene. Len yaqaren di kaaron faayi, a ma faaben wori. A ti sadaqa ñaaganan da « li karama, maqafo moyi. An ma yige lenki muma, an ma yige daaru yimme. An ta jaagunu, an na noqo ke haqen baane ya yigana. Xa nfaaba na maqan wori de. A xose ni kuyen ya. An ta ñaagana mulla. » Ñaaganan taaxu nan yigen. An da logoma su wutu, a ni kaaron fayi. Yaqanen naa ti « yigen ta kiilu ». Sadaqa ñaagana yige ma a ga fakka. Yaqanen da jin kineyi. Sadaqa ñagana mini ma a ga fakka. A ti « zalika fadloullahi youtihou man ya cha-ou wallahou zoul fadlil azim ».
Le père de la fille qui était à l’étage descendit et dit à sa fille:
– Tu as eu une amnésie ou tu es devenue subitement folle ?
– Je ne suis ni amnésique, ni folle papa. Tu dois remercier Dieu. Tu es riche et tu as de quoi manger. Ne sois pas ingrat envers le bienfait que Dieu t’accordât!
– Ma fille, ce que tu as fait ne me plaît guère et tu vas payer à cause de ta désobéissance.
S’adressant au mendiant qui commença à trembler:
– Arrête-toi et tu pourras voir de tes propres yeux ce qui se passera, dit le riche-avare.
Il demanda à sa fille:
– Par quelle main as-tu donné cet aumône ?
– Par la main droite, lui répondit sa fille. Une aumône se fait fait toujours par la main droite.
Le riche homme prit son sabre et dit à sa fille:
– Relève le manche de ton boubou.
Il prit son sabre et trancha le bras de sa fille jusqu’au coude. Le sang gicla de la plaie et le mendiant traumatisé prit ses jambes à son cou et ne demanda pas ses restes.
Fabben ga ñi kamu, a yanqa. A ti len yaqaren da » an tuuri ya ba ma manne naŋa. An ma tu nan ti nke xose ni kuyinden ya? » Len yaqaren ti: « nfaaba, ma tuuri, ma mungu. Anna allah tiiga. Kusiino tammi ñaqame ŋa an kaara.Ke ñaagana ma yige ku bito filli. Nfaaba, allah tu, an na allah tiiga ». Faaben ti: »an ga da keebe dabari, an ta gemiŋa. » A ti sadaqa ñaagana da: « maqa daga de, an da ña keebe an na ken woori ». Sadaqa ñaaganayinganden kuti a noqo ŋa, a wa singirini. A ti len yaqaren da: « an kuyindi ti kan kitte? ». Len yaqaren ti: « nfaaba, kuyinde sire ni kitte teyen ya ». Faaben di kaafan wutu da len yaqaren kitten kutu ma segenan tonbe. Foren gan fuuse, sadaqa ñaaganan wuru ma a ni i yoku nin toqo.
L’avare, sa fille et le mendiant, Partie 2
Doudou SAKHO