Le lièvre et la hyène: la famine dans la savane

Google+ Pinterest LinkedIn Tumblr +

Dites-moi Xaay 1

-Xay!

  • et Oncle décidèrent, pendant une famine
    d’aller chercher de la nourriture pour leurs femmes.
    Oncle Hyène partit mais ne trouva que des vieilles
    peaux d’animaux.
    Oncle Lièvre partit lui aussi. Il marcha longtemps, longtemps et
    finit par « rencontrer » un arbre. Il s’arrêta sous son ombre et dit :
    – Arbre, que ton ombre est fraîche !
    – Tu as goûté mon ombre mais tu n’as pas goûté mes feuilles.
    Alors Lièvre prit une feuille et la goûta.
    – Arbre, que tes feuilles sont bonnes !
    – Tu as goûté mes feuilles mais tu n’as pas goûté mon écorce.
    Lièvre prit un bout d’écorce et la mit dans sa bouche. Il dit :
    – Arbre, que ton écorce est bonne !
    – Tu as goûté mon écorce mais tu n’as pas goûté ce qu’il y a
    dans mon ventre.
    – Comment en avoir ?
    – Si tu dis « dunwari », je m’ouvrirai. Si tu dis « dunxicci »,
    je me fermerai.
    Lièvre dit « duwaara ». Alors l’arbre s’ouvrit. Il entra et mangea,
    mangea tout son soûl. Quand il fut rassasié, il prit de la nourriture
    et la rapporta à sa femme.
    Une fois de retour au village, Lièvre dit à Oncle Hyène qu’il avait
    « rencontré » un arbre, qu’il avait mangé tout son soûl et qu’il avait
    rapporté de la nourriture à sa femme. Hyène dit :
    – Montre-moi où tu as trouvé cet arbre. J’irai à mon tour demain
    matin. Quand je serai rassasié, je rapporterai de la nourriture à ma
    femme.
    – Oui, répondit Lièvre, je te montrerai demain matin.
    Lorsqu’ils partirent le lendemain, Lièvre indiqua le chemin :
    – Tu marcheras, marcheras jusqu’à atteindre cet arbre là-bas.
    Tu t’arrêteras dessous en disant « que ton ombre est bonne ! « .
    Hyène marcha jusqu’à l’arbre en question. Il dit :
    – Arbre, que ton ombre est bonne !
    – Tu as goûté mon ombre mais tu n’as pas goûté mes feuilles.
    Hyène prit une feuille et la mit dans sa bouche.
    – Arbre, que tes feuilles sont bonnes !
    – Tu as goûté mes feuilles mais tu n’as pas goûté mon écorce.
    Hyène prit un bout d’écorce et la mit dans sa bouche. Il dit :
    – Arbre, que ton écorce est bonne !
    – Tu as goûté mon écorce mais tu n’as pas goûté ce qu’il y a
    dans mon ventre.
    – Comment en avoir ?
    – Si tu dis « dunwari » je m’ouvrirai.
    Lièvre dit « dunwari » et l’arbre s’ouvrit. Il y entra et mangea,
    mangea tout son soûl. Quand il sortit; il dit « dungicci » et l’arbre
    se referma. Hyène se dit alors : « Ah ! si j’avais quelqu’un pour
    m’aider à porter cet arbre ! » L’arbre lui répondit :
    – Tu n’as pas besoin d’un porteur, je peux t’aider moi-même.
    Mets ton coussinet sur la tête.
    Hyène s’exécuta puis mit l’arbre sur sa tête et l’emporta au village.
    En arrivant, il appela :
    – Siya ! Siya. J’ai rapporté quelque chose de la brousse ! viens
    m’aider à me débarrasser de ce fardeau !
    Siya vint mais ne réussit pas à l’aider.
    – Et bien ! Dis à des gens de venir !
    Elle appela des gens mais ils ne réussirent pas davantage.
    – Et bien ! Appelle la moitié du village !
    La moitié du village vint mais tout le monde échoua.
    – Appelle tout le village !
    – Le village entier se déplaça mais en vain.
    Hyène resta écrasé sous le poids de l’arbre. Il finit par en mourir.
    Alors l’arbre partit et retourna à sa place.
    Je remets le conte là où je l’ai trouvé. »

Dans les veillées, les conteuses ( ce sont surtout les femmes qui content), après avoir fini le conte, explique à l’auditoire captivé les enseignements qu’il a bien voulu donner. Par les contes, le exalte les bons comportements et les mets en évidence. Donc tout petit, apprend ce qu’est la morale. La culture à l’instar des autres cultures africaines a su joindre l’utile au divertissement par le biais des contes. Il y a des contes très amusants, d’autres tristes ou mélancoliques, d’autres sont effrayants.


Annotations

1. Dites-moi Xaay: signifie « dites-moi de conter ». C’est toujours par cette formule que les conteuses et conteurs commencent leurs récits.

Share.

About Author

Comments are closed.