Notre Collectif, le COTRAJUSFI (Collectif pour la Transparence, la Justice et la Fin des Intimidations) avait déjà écrit ici, bien avant les élections, que dès que le nouveau président de laRépublique du Sénégal sera élu, quelle que sera sa couleur politique, nous devrons nous lever tous ensemble pour lui demander de s’occuper de notre Département en détresse. D’autres voix dispersées nous ont rejoints sur ce thème, des associations aux professionnels de santé, en passant par les agents de l’éducation et des autres secteurs d’activité de la région.
Nous devons tous contribuer à renforcer la démocratie dans notre pays en commençant par éveiller la conscience du peuple en lui apprenant sans prétention à surmonter sa peur et à mieux connaître ses droits et ses devoirs.
Nous avons déjà également lancé ici, un appel aux associations œuvrant dans le département et à tous les citoyens quelles que soient leurs convictions religieuses, politiques, philosophiques à rejoindre le COTRAJUSFI.
Non seulement chaque association doit renforcer son action autonome auprès des populations, mais nous devons nous rassembler et coordonner nos efforts afin de donner plus de force aux mouvements d’ensemble que nous projetons désormais d’impulser dans la société civile.
Nous ne pouvons plus, chacun de son côté, envoyer ses doléances en ordre dispersé aux autorités centrales alors que nos souffrances sont les mêmes face à la situation calamiteuse de notre département.
Mais aujourd’hui, je prends le taureau par les cornes pour risquer quelques remarques sur les raisons de nos difficultés à coordonner nos actions collectives…Les Soninkés disent : i na jube payini ti xawuye ya i ( on expérimente la traversée du gué par l’imprudent…)
A mon âge (66 ans), nul besoin d’avoir peur de la mort par noyade dans un gué… (je regarde déjà la profondeur de ma tombe… un pied sur le bord du trou…). Mais que les Traoré, Koné, Diarra et autres Diop, Bathily et NDiaye, etc., ne croient surtout pas que je suis déjà happé dans les profondeurs par le Muno de Bala-Kumme (génie du fleuve…) Trêve de plaisanterie…
Nous devons tous et toutes, hommes, femmes, jeunes, vieux et vieilles, etc., nous lever et dire d’une seule voix : « NON A L’OUBLI » DU DEPARTEMENT DE BAKEL dans le respect de tout un chacun et des institutions de notre pays. Nous devons ériger une société civile organisée, solidaire et soucieuse de la défense des intérêts des plus faibles d’entre nous.
Que le Président Macky Sall, les partis et tous les hommes politiques de ce pays sachent que si nous, citoyens de Bakel, sommes tous responsables de cette situation de retard de développement de notre département, les partis et leurs politiciens professionnels qui dirigent le pays et en particulier le département de Bakel depuis maintenant plus de 50 ans sont les premiers concernés par la situation désastreuse que nous vivons.
Mais quelles sont alors nos responsabilités en tant que citoyens de base du département ? Pourquoi nous n’arrivons pas à nous unir pour revendiquer ensemble nos droits les plus élémentaires. De mon point de vue il y a deux explications essentielles, mais non exclusives à cette situation.
1°) Soninkés, Peuls, Bamanas, Malinkés, Xassonkés, etc, nous sommes des peuples attachés à nos terres et à nos valeurs ancestrales… Qui est un tel ? Quel est son origine sociale ? Un noble… un esclave… un griot… un marabout… ? On n’écoute plus ce que la personne dit, on n’observe pas ce qu’elle fait, sa parole est embastillée dans le carcan de son statut social.
Voici des références qu’il faut maintenant revoir… Un homme est un homme, une femme est une femme, nous sommes tous des citoyens égaux en droit… D’autres, diront : « Tout ça c’est fini, c’est du passé, il n’existe plus que le laada lemmaxu… » Erreur, tous les sociologues vous diront que les idées anciennes sont toujours en retard sur les changements matériels, réels et effectifs des sociétés humaines… Autrement dit les gens vivent de nouvelles situations, de nouveaux rapports sociaux, et continuent à les penser avec de vieilles idées …
Alors, peu importe nos origines, donnons un titre de noblesse (hoore) à tous les fils et filles de nos terroirs qui se dévouent pour la cause collective…
2°) Chez ces mêmes peuples que j’ai cités, nous avons un autre petit problème lié à notre conservatisme : l’organisation villageoise ou plus exactement la mentalité villageoise.
Le village nous protège certes contre le monde extérieur, il nous reconnaît si nous restons sages à notre place… celle que la collectivité impose à l’individu… un individu pétrifié par la peur des « qu’en dira-t-on ». Un homme qui a peur ne fera jamais un citoyen libre.
Mais… il nous faut désormais, sans sortir de nos villages, rentrer dans de nouveaux villages que sont : le département, la Nation, l’Afrique et le Monde… et faire notre place partout.
Sortons donc de nos villages centenaires sans perdre notre âme, regroupons nos efforts, reconnaissons les mérites des uns et des autres parmi nous. Ne regardons plus les individus selon des critères obsolètes d’origine sociale ou la langue maternelle…
Les Wolofs se moquent de nous (Soninkés) en disant qu’ « à la réunion de la mosquée, chaque homme soninké veut crier plus fort que les autres pour que sa chère épouse l’entende… à partir de la maison ». C’est peut-être un peu exagéré, car ce n’est qu’un petit défaut d’orgueil, d’individualisme, voire un petit péché de séduction ? Les anthropologues diront modestement un sceau d’individuation un peu « démonstrative ».
Là aussi, peu importe, renversons le défaut, apprenons à conjuguer et à faire converger nos souffles et nos cris pour enfin les harmoniser en synergie afin de former un chœur, une chorale que nos femmes et nos enfants entendront suffisamment pour en amplifier l’écho à travers une résonnance nouvelle dont les vibrations arriveront jusqu’à Dakar…
Chacun de nous sera ainsi apprécié selon sa voix et sa partition propres qui sont uniques, apportant ainsi sa pierre à l’édifice musical d’ensemble. Chacun sera reconnu, car le peuple saura apprécier toutes les sonorités de toutes les individualités de ses enfants.
Voilà ce que j’avais à vous dire du fond du cœur. Sortons de nos atavismes multiséculaires, Soninkés, Bambaras, Peuls, Xassonkés, Malinkés, etc., du département de Bakel.
Participons à notre échelle à l’effort de construction de notre pays et de l’Afrique. Réclamons sans peur et sans complexe ce qui nous revient de droit : l’énergie, l’eau potable, la santé, des routes qui ne nous tuent plus, des écoles pour nos enfants, un hôpital bien équipé à Bakel et à Kidira, des dispensaires viables dans les gros villages, des services de secours et de protection civile. Est-ce trop demander ?
UNISSONS NOS FORCES DISPERSEES ET NOS CRIS SANS ECHO
Rejoignez
« LE COTRAJUSFI »
Noms des associations adhérentes au COTRAJUSFI :
-« L’Association des Ressortissants de Bakel en France » (ARBF)
-« Le Conseil Communal de la Jeunesse de Bakel » (regroupe toutes les associations
des jeunes de Bakel)
-Le COREDIA (Comité de Rénovation de Diawara)
-« L’Association Gajaaga » en France (qui regroupe les villages du Gajaaga)
-« L’Association des Elèves et Etudiants Ressortissants de Bakel à Ziguinchor ».
-« L’Union des Elèves et Etudiants de Bakel à Dakar » (UDEEB)
-« L’Association des Elèves et Etudiants Soninkés (AEES) à Dakar, Thiès, et
Ziguinchor.
« L’Association des Imams et Oulémas de la Communauté Rurale de Baalu » (siège à Aroundou).
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SINON, VOUS POUVEZ FAIRE VOS PROPOSTIONS QUI SERONT ANALYSEES, PRISES EN COMPTE ET RELAYEES PAR LE COTRAJUSFI (nous attendons toutes les critiques et propositions constructives sur Bakelinfo et Soninkara.com à travers vos commentaires sous ce texte, merci d’avance).
Associations et citoyens libres du département de Bakel, contactez Bakelinfo pour rejoindre le COTRAJUSFI.
Yaya SY coordinateur du COTRAJUSFI