ORIGINE DES BATHILY (MANGA), LES TANDJIGORA ET LES DRAME

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Parents et Marabouts des

L’ancêtre le plus authentique des Bathily est Manga. Il serait issu d’une famille régnante de « Tilmissane » (probablement Tlemcen). Manga aurait perdu son père lorsqu’il était encore nouveau –né. Sa mère, Satanga, se remaria avec un musulman et donna le jour à Mohamed Satanga, l’ancêtre des marabouts : , ceux mêmes qui ont fondé ou Diakalel. En ce moment, les dits Diako ou , ont leur plus gros village à Kounghani ( supérieur).

De Tlemcen, toute une émigration alla s’établir à Sokolo (Soudan français, cercle actuel de Ségou, subdivision de Ké-Macina). Il y avait parmi les émigrés des parents des côtés paternel et maternel de Manga. Comme par hasard, tous les parents du côté paternel de Manga eurent des gerçures aux pieds, en arrivant à Sokolo ou « Sokhoro ». Les Bambaras qu’ils y trouvèrent, les désignèrent par lesdites gerçures, ils les appelèrent sin-pré ou simpré, ce qui signifie mot à mot «  fentes aux pieds ». Simbra ou Simpra, tel est le nom qui désigna la famille des Bathily. A sokolo, à Banamba, à (Soudan français), il y’a des Simbra et Simpra qui, annuellement, immolent un bœuf pour souhaiter le retour des leurs, appelés Bathily par la suite.

Le marigot qui sert en ce moment de limite entre le boundou et les deux goyes s’appelle Bathily. Autrefois, ses eaux étaient violemment empoisonnées, les personnes et les animaux y mouraient sans cesse. Quand les conquérants Simpra, descendants de Manga, y arrivèrent avec leurs armées, ils y campèrent toute une journée durant. Ayant bu ces eaux, y ayant fait abreuver leurs animaux et y ayant pris un bain, sans aucun risque, les autochtones d’alors proclamèrent que les « maitres du marigot Bathily, partant les maîtres du pays, étaient bel et bien venus ». On donna aux simpra, conquérants du pays, le nom de Bathily maîtres dudit marigot… et Simpra devint un surnom.

Manga

A quarante ans passés, Manga n’avait pas encore voulu se marier. Quand on lui demandait pourquoi il s’abstenait tant, il répondait invariablement : « Le mariage est un besoin fondamental, mais qu’on peut différer autant que l’on veut. Comme on se marie pour avoir une postérité, et que je n’ai pas encore trouvé le milieu le plus propice à l’épanouissement de mes descendants, je m’abstiens. »

C’est pourquoi, disent les traditions, à cinquante ans, ayant jugé ses préparatifs achevés, il partit de Sokolo dans le but de conquérir des terrains de culture pour sa postérité, alors encore inexistante. Nous faisons abstraction de toutes les légendes et notamment de celles du porteur de Manga tué tous les soirs à la fin de l’étape et ressuscité le lendemain par le féticheur….

Il traversa le Ghana ou Ouagadou, qui n’était pas encore un royaume. Il y refusa les nombreuses femmes et trésors qu’on lui offrit pour l’inviter à ne pas aller plus loin. Il traversa
le fleuve Sénégal, en amont de Médine et d’établit à Gatapéra. Là, il attendit, sept ans durant, l’armée arriva enfin, immense, et permit à Manga de commencer aussitôt sa conquête.

Les maîtres du pays étaient alors les sima d’ et de Yaguiné. Quand Manga y alla avec son armée, le roi sima le reçut avec courtoisie, espérant trouver en lui un puissant auxiliaire. Il lui offrit, en signe d’hospitalité, un gros bœuf. On amena le bœuf qu’on présenta à Manga afin qu’il égorgeât. Il feignit de ne pas savoir. Cependant, par politesse, il prit le couteau qu’il promena tantôt sur les cornes, tantôt sur les côtes, …etc, le roi Sima se leva et égorgea le bœuf.

Manga s’établit sur la peau crânement, en faisant signe à ses généraux. Quand le roi, après s’être lavé les mains, revint vers sa peau occupée, il pria Manga de reculer un peu pour lui donner de la place. Manga objecta qu’une peau était trop étroite pour deux personnes. Le sima s’inclina, se laissa subjuguer sans coup férir. Il fut relégué au rang de Manghé, courtisan de bonne condition, conciliateur, chef de guerre, de plus allié par le pacte de sang jonu. Une partie du pays fut ainsi acquise.

C’est alors seulement que Manga se maria et donna commandement de ses troupes aux deux généraux Diagouraga et . Les furent déchus par la suite, pour gourmandise, et furent relégués dans la caste des forgerons.

Poursuivant leur conquête avec les Bathily, le tounka demanda un jour aux guerriers Diagouraga : « comment cela va t- il ? », le grand général répondit : «  bien à la maison, bien dans la brousse, bien partout ».

A partir de ce jour, on donna aux diagouraga du Gadiaga naissant du nom de Gouné diam ou tout court ? c’est-à-dire : « bien dans la brousse ». Ils sont Manghé.

Les Dramé

Pendant que l’empire du Ghana et le Mali étaient en pleine prospérité, deux villes soudanaises, marchés achalandés, faisaient chanter les griots : Diakhali et . C’était deux grands marchés.

Diakhali est fondée par des musulmans venus de Tunisie à Tripoli puis de Tripoli en Afrique, les Tandjigora ou Diakho. En sachant que Mahamadou Satanga et Manga Satanga sont deux frères utérins, vous saurez également que Mahamadou Satanga est l’ancêtre des Tandjigora, comme Manga est l’ancêtre des Bathily.

La ville de Goundiourou, située alors au Sud-Est de Kayes, près de la montagne du Fouti, est fondée aussi par des musulmans, les Dramé dont est issu Mamadou Lamine, l’un des derniers prophètes noirs, où l’ancêtre Dramé avait été prêté par Soundiata Kéita aux Bathily pour s’occuper de leurs morts.

Pendant que Manga était occupé à récupérer des terrains de cultures pour sa postérité, les Dramé et les Tandjigora s’occupaient de leur commerce et de la littérature. C’est seulement après la conquête et la soumission que ces marabouts ont désintégré le sein de la famille Bathily.

Quoique étant, à l’origine, les frères utérins des Bathily,  les Tandjigora ont toujours eu de la répugnance pour eux, à cause de leur entêtement à demeurer dans l’athéisme et l’idolâtrie. Quand un Bathily ou l’un des leurs mourait, les Tandjigora le tenaient par les pieds pour le jeter dans un fossé qu’on bourrait ensuite d’épineux et de terre.

Un dramé de passage ayant assisté à un semblable enterrement reprit le cadavre à l’étonnement des Bathily. «  Va-t il le manger » ; le marabout demanda de l’eau. Il lava proprement le mort, le recouvrit d’un linceul blanc, propre et parfumé, pria sur le corps qu’il fit porter pieusement dans la tombe.

Posté   le 04 Jan 2007   par   coolmiss

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