Les Négro-Mauritaniens continuent à dénoncer les discrimnations à leur égard par l’État mauritanien. Une situation qui remonte aux premières heures de l’accession du pays à l’indépendance, malgré une accalmie des « années de braise ».
Si la répression contre les Négro-Mauritaniens a perdu en intensité depuis les « années de braise » (1989-1991), la fracture n’est pas réduite pour autant. Il faut dire que le malaise est ancien. Dès l’indépendance, les Halpulaars (Peuls et Toucouleurs), les Soninkés et les Wolofs accusent Nouakchott de nier leurs spécificités culturelles au profit d’un État maure.
Le conflit s’est cristallisé autour de la question linguistique – la Constitution mauritanienne consacrant en effet l’arabe comme seule langue officielle, reléguant le pulaar, le soninké et le wolof au rang de langues nationales. S’affirmant victimes d’une marginalisation rampante, les Négro-Mauritaniens (dont beaucoup sont Halpulaars) se constituent en groupes clandestins afin de contrebalancer la prééminence des Beidanes, les Maures blancs.
Les tensions entre les deux principales composantes de la société mauritanienne s’accentueront jusqu’à culminer lors des tragiques événements de 1989 entre le Sénégal et la Mauritanie. La question n’est aujourd’hui toujours pas résolue. Le mouvement Touche pas à ma nationalité continue de contester le processus d’enrôlement entamé en 2011, jugé discriminatoire à l’égard des Négro-Mauritaniens et destiné à gonfler la part de la population arabo-berbère.
Par Mehdi Ba, à Dakar
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