Depuis quelques jours un débat a surgi au sujet de l’interdiction par la loi mauritanienne de la double nationalité. Cette question est née à la veille des journées nationales de concertation lorsque, au moment du départ pour la Mauritanie, certains représentants d’organisations de la société civile se sont entendus signifier qu’ils ne pouvaient être du voyage parce qu’ils avaient opté pour la nationalité de leur pays d’accueil.
Ce débat sur la nationalité a également mis à jour une autre contradiction. Celle de ceux qui étaient les premiers à monter au créneau pour demander de respecter la loi sur l’interdiction de la double nationalité. Mais c’est en même temps eux qui sont en train de faire des pressions pour que l’on n’oublie pas le sort de « nos frères expulsés du Sénégal« , en faisant semblant d’oublier que la plupart de ces « frères » avaient opté pour la nationalité sénégalaise et que de ce fait, au même titre que les autres, ils ont perdu la nationalité mauritanienne.
En imposant le choix d’une seule nationalité, les autorités de l’époque avaient voulu mettre les mauritaniens en face de leur destin : Choisir de se battre et de se sacrifier pour la construction de l’Etat mauritanien qui avait pour cela besoin entièrement et exclusivement des ses fils afin de relever ce défi.
Cependant, les professionnels qualifiés peuvent aussi retourner dans leur pays après avoir terminé leurs études ou travaillé plusieurs années dans le pays d’accueil, apportant avec eux un nouveau savoir-faire, de nouvelles technologies, des capitaux et des contacts qui sont très utiles pour le développement national. Il faut donc réexaminer la loi sur l’interdiction de la double nationalité à la lumière de l’interdépendance et de la mobilité internationale croissantes des travailleurs face aux nouvelles opportunités (et risques) qui sont offerts par la mondialisation.
Source: Cridem