À partir d’aujourd’hui, les conducteurs et passagers qui voyagent à bord de véhicules légers doivent impérativement porter une ceinture de sécurité
Théoriquement, les nouvelles mesures entrent en vigueur à partir de ce matin
À partir d’aujourd’hui, les conducteurs et passagers qui voyagent à bord de véhicules légers doivent impérativement porter une ceinture de sécurité.
La mesure a été prise par les pouvoirs publics pour minimiser les risques de décès et de blessures graves liés aux accidents de la route. Depuis les drames sur la route nationale 6 en septembre et octobre, des mesures draconiennes ont été envisagées par les autorités en charge des transports pour discipliner les conducteurs. Outre le port de la ceinture de sécurité et l’interdiction du téléphone au volant, les nouvelles mesures exigent le permis de conduire et le port d’un casque protecteur pour les motocyclistes. Mais l’application de ces deux dernières dispositions a été différée par une décision prise par le Conseil des ministres du 10 janvier dernier. Le temps, explique le gouvernement, de procéder à une large sensibilisation des motocyclistes.
UN RÉFLEXE : Par contre, le port obligatoire de la ceinture de sécurité ainsi que l’interdiction formelle du téléphone au volant entrent bien en vigueur aujourd’hui.
Sous d’autres cieux, boucler la ceinture de sécurité, dès que l’on s’installe dans un véhicule, est un réflexe très ordinaire. Mais chez nous, ce geste, pourtant simple, va devoir s’enraciner dans les habitudes. Heureusement, nombre d’usagers de la circulation reconnaissent l’utilité de la ceinture de sécurité et, par conséquence, la pertinence de la décision officielle.
I.C. un jeune conducteur rencontré à un carrefour de l’avenue de l’Yser ne portait pas sa ceinture de sécurité. Sa voiture une rutilante berline neuve en est pourtant équipée. Interrogé sur son comportement, I.C. répond : « Vous savez, c’est mon dernier souci de m’encombrer avec une ceinture dans ma voiture ». Sur la vingtaine de voitures dénombrées à ce carrefour, un seul conducteur portait sa ceinture. Il s’agit d’un certain A. Traoré qui assure ne pas porter sa ceinture par snobisme ou pour plaire aux autorités, mais plutôt pour sa propre sécurité. « Ceux qui ne le font pas s’exposent à de réels dangers. Mais faudrait-il encore que votre véhicule soit équipé de ceinture », relève-t-il. C’est vrai que de nombreuses voitures de seconde ou troisième main du parc automobile du district de Bamako n’en possèdent pas à l’instar du taxi de Lassine Koné croisé en face du Centre culturel français. Ce tacot est dépourvu de ceinture. Son conducteur assure ne s’être jamais préoccupé de sa ceinture dont il ne subsiste qu’un bout tout effiloché.
« Mon patron m’a donné son taxi sans ceinture. Donc ce n’est pas à moi de la réparer sa négligence », juge-t-il avant de poursuivre : « de toutes les façons, les clients n’utilisent jamais de ceintures ». Comme Lassine, un jeune cadre, cravate bien ajusté, qui passait non loin en rit : « Vous savez, la ceinture de sécurité, c’est une affaire des Blancs. Vous vous fatiguez pour rien ». Le code de la route stipule pourtant en son article 27 que « le port de la ceinture de sécurité est obligatoire en circulation hors des agglomérations, pour les conducteurs et les passagers des véhicules automobiles d’un poids total autorisé en charge n’excédant pas 3,5 T, équipés de ceintures ».
Mais le même article dispose plus loin que « dans les agglomérations, les autorités investies du pouvoir de police de la circulation peuvent rendre obligatoire le port de la ceinture sur tout ou une partie du réseau routier urbain ».
L’arrêté N°00-2911 fixe les conditions du port de la ceinture de sécurité. Son article 3 indique, à cet effet, que « les places avant des voitures particulières doivent être équipées de ceinture de sécurité à trois points munies de tracteurs à verrouillage automatique ou à verrouillage d’urgence. Toutefois, aux places centrales, les ceintures sous abdominales sont admises dans les cas où ces places ne sont équipées que de deux ancrages ».
À TOUT MOMENT : Le document précise en son article 4 que « les places arrières des voitures à l’exception des strapontins et des places qui ne font pas face à l’avant des véhicules, doivent être équipées de ceintures de sécurité sous-abdominales ou à trois points. Les places centrales pourront cependant ne peut pas être équipées de ceintures si les places latérales sont équipés de ceintures à trois points »
L’article 5 stipule que « les places avant des camionnettes doivent être équipées de ceintures de sécurité, selon l’emplacement considéré : les places latérales et les places centrales. Toutefois, lorsque la conception et l’architecture du véhicule ne permettent pas la pose d’un troisième point d’encrage aux places latérales avant, ces places pourront être équipées de ceintures de sécurité sous-abdominales ».
Les nouvelles mesures seront-elles effectivement appliquées à partir d’aujourd’hui ? Le commandant en chef du Groupement mobile de sécurité (GMS), le contrôleur général Moussa Camara était, hier, dans l’expectative : les forces de sécurité n’avaient pas encore reçu de note de service du gouvernorat du district de Bamako dans ce sens. « Il nous faut l’autorisation écrite du gouverneur du District, conformément à la réglementation en vigueur pour interpeller les contrevenants », précise le patron du GMS. « Mais cette autorisation peut tomber à tout moment, même demain matin (Ndlr ce matin) » précise Moussa Camara, en assurant disposer de suffisamment d’éléments pour quadriller les principaux carrefours de la ville. C’est dire que l’opération de contrôle peut démarrer à tout moment. Les contrevenants s’exposent à des amendes dont le montant sera déterminé avec plus de précision par la note de service du gouverneur du District.
Posté le 03 Feb 2007 par biko