Il ne serait pas prudent de faire de vains efforts pour introduire un outillage agricole rationnel et approprié, tant à la nature du sol qu’aux produits désirés, si les autochtones ne sont pas rappelés à leurs villages respectifs, qu’ils ont abandonnés, pour des réalités tangibles (moyens de locomotion, rattachement du Boundou à la subdivision de Bakel, écoulement facile à des prix rémunérateurs des produits locaux, nouvelles activités susceptibles d’exiger une main d’oeuvre bien payée) sans cela, les riverains qui ont pris contact avec les grandes villes, avec le chemin de fer, avec surtout la marine militaire et marchande qui leur permettent des gains inouïs seront longtemps inattentifs et insensibles à tout ce que l’on permettra…
Le Goye, cette véritable peau de chagrin, rétrécit considérablement en vieillisant. Soucieux de la prospérité de sa postérité, Manga (plus tard, je vous expliquerais qui est manga) avait choisi un immense et fertile pays pour elle, vastes et fertiles étendues de terrains de cultures intensives, diéri et séno ne manquainet pas aux sarakolés du Goye. Les bords du fleuve, fertilisés par un limon aquifère, produisent dans les felos, au moment du retrait des eaux, maïs, gejeba, mil chandelle à barbe raides eta bondantes, courges et courgettes, calebasses, patates, tomates, aubergines, niébé, ….etc, sans ausun arrosage, comme la rive du Nil. Pendant les inondations, fondés gulubo et kollaga permettent des récoltes souvent très abondantes. La chasse et la pêche fournissent leurs contributions à une abondance qui avait fait des sarakolés des hommes notoirement prestigieux autrefois……..