Tous les villages de la communauté rurale de Ballou, située dans la région de Tambacounda, vont être dotés, chacun, d’un château d’eau entre 2008 et 2009. Si certains villages ont déjà bouclé le financement du projet, d’autres sont à sa recherche.
C’est dans ce cadre qu’une rencontre s’est tenue entre partenaires français et allemands et le comité de liaison de la communauté rurale de Ballou. Une rencontre qui a eu lieu le week-end dernier à Paris.
Durant le week-end, le comité de liaison de la communauté rurale de Ballou, située dans la région de Tambacounda, a rencontré ses partenaires allemands de la commune de Guinsheim-Gustavsburg (près de Francfort) et français de la commune de Bouguenais (près de nantes), dans les locaux des Cités Unies France à Paris. Cette rencontre avait pour objectif de dégager les voies et moyens de financer des ouvrages hydrauliques dans la communauté rurale de Ballou. Ce projet qui entre dans le cadre du programme d’eau potable et d’assainissment du millénaire initié par le gouvernement sénégalais dans le cadre des objectifs du millénaire, va coûter plus d’un millions d’euros.
‘C’est un projet qui nous intéresse particulièrement’, lâche Hans-Jürgen Märtin-Müller, adjoint au maire de Guinsheim-Gustavsburg. De son côté, Mme Jeanine Planer, adjoint au maire de Bouguenais, chargée de la vie associative et de la coopération décentralisée soutient : ‘La totalité des projets représente plus de deux millions d’euros. C’est une grosse somme. Ce sont neuf villages qui sont concernés, mais trois ont eu leur financement. Les six villages qui restent doivent rechercher le million d’euros nécessaire’. Avant de préciser qu’il revient aux partenaires de la communauté rurale de Ballou, en liaison avec les ressortissants de cette communauté rurale, de rechercher le financement. Mais, ‘je crois que le Pepam a aussi vocation de rechercher des financements auprès d’autres bailleurs de fonds qui travaillent sur le territoire du Sénégal’, renchérit Mme Planer.
Pour les trois villages qui doivent être dotés d’ouvrages hydrauliques, on est au stade de la passation des marchés avec les entreprises sélectionnées pour leur réalisation. Suffisant pour que Mme Jeanine Planer salue la coopération décentralisée. ‘Elle joue un rôle important à côté de la coopération bilatérale entre Etats qui s’occupe de gros ouvrages touchant les populations, mais sans relation directe. Alors que la coopération décentralisée s’inscrit dans la durée parce qu’il y a beaucoup de liens humains qui se créent entre les populations du Sud et du Nord’.
Mais le plus important de la coopération décentralisée se trouve dans l’utilisation des financements. ‘Nous décidons ensemble des projets qui répondent au plus près les attentes des populations. Il y a aussi un suivi commun des réalisations des projets et de l’utilisation des financements’, explique l’adjointe au maire de Bouguenais. Elle rappelle que le comité triparte a déjà soutenu l’éducation et la santé dans la communauté rurale de Ballou. ‘Nous soutenons la dotation en fournitures scolaires que l’on achète sur place au Sénégal pour soutenir l’économie locale. Nous soutenons également la dotation des projets pédagogiques comme la formation des enseignants ou des parents d’élèves’. Ce n’est pas tout puisque les partenaires de la communauté rurale avaient soutenu, dans le passé, des projets de financement des postes de santé en collaboration et en appui avec les ressortissants de la communauté rurale de Ballou. ‘Il y a aussi la dotation en médicaments qui correspondent véritablement aux besoins de la population, la lutte contre le paludisme et le soutien de la fédération de jeunes filles et de femmes qui travaille dans le domaine de la santé (Vih/Sida, mariage forcé, excision, contraception), ainsi des associations qui ont des projets économiques (salons de coiffures, etc.)’, se réjouit-elle.
Plus précis, Cheikhna Camara, chargé de la coopération décentralisée du Comité de liaison de la communauté rurale de Ballou, ajoute : ‘Nous avons construit des puits dans les écoles et les postes de santé. Après, nos travaux se sont élargis aux soutiens scolaires. Chaque élève de la communauté rurale est doté d’un budget émanant de la coopération pour le soutenir dans son cursus. Chaque classe est également dotée pour réaliser ses projets pédagogiques. Nous avons doté les villages de moulins Matforce allemands. Ce qui laisse aux femmes le temps pour se consacrer à l’alphabétisation en soninké et pulaar’. Dans l’avenir, un autre projet tient à coeur Allemands, Français et Sénégalais. Il s’agit de ‘la maison du village qui sera construite dans chaque village de la communauté rurale et qui va regrouper un centre culturel, un centre de formation des jeunes et le perfectionnement des artisans locaux’, confie Cheikhna Camara.
De son côté, de passage à Paris, Mme Khady Dieng Guèye, conseiller juridique à la Direction de la coopération décentralisée du ministère de la Micro-finance et de la Coopération internationale décentralisée, qui a assisté à la lecture de la résolution finale, a promis de ‘prendre en compte tout ce qui a été dit durant cette rencontre’.
Par ailleurs, le comité de liaison qui regroupe les ressortissants de Ballou dispose d’un bureau de 30 membres. Chaque village est représenté par trois personnes. Pour son fonctionnement, chaque village participe à hauteur de 100 mille francs. ‘Nous avons recensé tous les ressortissants de la communauté rurale en France. Nous avons fixé une cotisation de 40 à 50 euros par personne. Cette somme sert à assurer notre participation dans le financement des projets. Par exemple, dans le cadre du codéveloppement, notre partenaire participe jusqu’à 70 % et les 30 % autres nous reviennent. La communauté rurale participe également parce que c’est une institution’, souligne Aladji Kanouté, président du comité de liaison.
Moustapha BARRY Coumba CAMARA, Responsable des jeunes jumelés du Comité tripartite Allemagne, France et Sénégal : ‘C’est une idée que je voudrais bien concrétiser.
Wal Fadjri : Vous voulez regrouper les jeunes de la communauté rurale de Ballou, des communes de Bouguenais et de Guinsheim-Gustavsburg. Comment cette idée est-elle venue ?
Coumba Camara : L’idée de départ, c’était de créer une association des jeunes sénégalais nés en France, mais de parents immigrés du village de Golmy situé dans la communauté rurale de Ballou. J’avais pensé qu’il fallait commencer par plusieurs jeunes. Mais puisque mon père est membre du comité tripartite composé de la communauté rurale de Ballou, des communes de Bouguenais (France) et de Guinsheim-Gustavsburg (Allemagne), je me suis dit que j’aurais beaucoup plus de facilité de contacts avec des gens que mon père connais déjà. Et je me suis dit que je pouvais commencer par eux.
Wal Fadjri : Quel est l’objectif recherché ?
Coumba Camara : Mon père et ses amis sont des adultes. Certes, ils ont de bonnes idées, mais ils visent beaucoup plus haut. Et en tant que jeunes jumelés, nous n’aurons pas forcément les mêmes idées, les mêmes projets, les mêmes avis sur des sujets qui intéresseront les jeunes de la communauté rurale de Ballou. Au lieu de les laisser seuls intervenir, il serait mieux d’avoir l’avis des jeunes, de faire parler par exemple ceux de Wagadou, de les écouter pour pouvoir les soutenir puisque j’estime que nous, jeunes sénégalais nés en France, avons beaucoup plus de moyens que les jeunes de la communauté rurale.
Wal Fadjri : Quels sont vos projets ?
Coumba Camara : Pour l’instant, ce n’est qu’une idée. J’en parle souvent à mon père qui me conseille un peu. Mais c’est une idée que je compte bien mettre en place.
Wal Fadjri : Avez-vous pris contact avec les jeunes de Bouguenais, de Guinsheim-Gustavsburg ou de la communauté rurale de Ballou ?
Coumba Camara : Grâce à la réunion d’aujourd’hui, j’ai eu plusieurs contacts avec l’aide de mon père et de mes oncles. Tout va bien pour l’instant. J’ai contacté aussi mes amis, leurs frères, leurs soeurs ou leurs oncles pour mettre en place une structure.
M. Barry
Source: Walf Fadjri