Espace Culturel Camara : Fruit d’une soif d’expression à la mauritanienne

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L’Espace culturel () ouvert en mars 2006 à la SOCOGIM PS fait partie des destinations préférées des jeunes de . Cyber café, salles de jeux, de danse, gallérie, bibliothèque…on trouve presque tout pour s’épanouir dans cet espace. L’ECC est le fruit d’une demande d’expression culturelle de la jeunesse appuyée par .Le principal objectif de l’ECC est, selon son principal animateur, Ciré Camara, « de permettre aux jeunes de s’approprier leur ville, de s’exprimer pour ne pas aller ailleurs. » Pour Ciré, ce n’est pas seulement le dénuement matériel qui pousse les jeunes dans les embarcations de fortunes vers l’Europe. La cause de l’immigration clandestine est, pour lui, d’abord culturelle. « Si on donne aux jeunes la possibilité de s’exprimer, d’extérioriser leur talent, de donner le meilleur d’eux-mêmes, ils ne vont pas tenter l’aventure de la traversée périlleuse.» Pense-t-il. La réconciliation nationale dont on pale tant, ne peut, selon Ciré Camara, se faire à coup de décrets. Elle se fera par la création « d’espaces de dialogue et de rencontres entre les différentes communautés de la Mauritanie. »
En plus de ses activités culturelles, l’ECC sensibilise les jeunes sur divers sujets comme l’assainissement, la lutte contre les maladies endémiques….

L’Espace compte cinq employés. Le bâtiment qui l’abrite est la propriété du père de Ciré Camara, Diadié Taboura Camara, ancien inspecteur de la jeunesse et instituteur à la retraite Pendant une année, son budget de fonctionnement (07 millions d’ouguiyas) a été supporté par Ciré Camara.

Pour 2008, les responsables de l’Espace espèrent, en priorité, l’appui du ministère de la culture. Ils espèrent également, qu’avec la nouvelle situation née de la transition, les autorités seront plus sensibles aux initiatives des jeunes. L’ECC qui a bénéficié du soutien de la coopération française, compte aussi sur l’appui d’autres organismes ou ONG.

Triple regard sur la ville

Du 02 au 28 avril, l’ECC expose une soixantaine de photos tirées par des jeunes de Nouakchott avec la collaboration d’un photographe professionnel français. Regard d’enfant, regard de femme et regard de jeunes sur la ville de Nouakchott. Sous ces trois angles, il a été permis aux jeunes de passer au cliché leur ville. Résultat : les multiples facettes de Nouakchott exposées au centre culturel français

Ciré Camara, natif de Sélybabi, a vécu 17 ans en France. Conteur professionnel, il traduisait et faisait écouter les contes , wolof, hassaniya et peul aux français. Ciré est aussi artiste et manie certains instruments de musique traditionnelle. Il a également fait des études de sociologie et d’Histoire. Après 17 ans passés en France, il dit être revenu pour partager son expérience avec la jeunesse de son pays.

Comment un Guidimaghanké (originaire du Guidimagha), un « N’daga France », au lieu d’investir dans l’immobilier pour s’enrichir, mise sur la culture ?

Réponse de Ciré Camara « Grâce à l’art, je ne travaillais pas de la même façon que les autres. J’évoluais dans un milieu très ouvert. Les immigrés sont en marge de la culture française. Moi, en tant qu’éducateur, je contribuais à cette culture. Partager le savoir est, pour moi, important et la culture est à la base de tout.  On me disait souvent : Pourquoi tu n’achètes pas une maison à Tevragh Zeina. J’ai eu du mal à convaincre les gens. Mais aujourd’hui, ils ont compris l’utilité de l’ECC que leurs enfants fréquentent. »

Posté   le 16 Apr 2007   par   biko

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