L’Agence France Presse faisait savoir le 21 juin 2007 à 20h29 qu’une grand-mère centrafricaine de 68 ans, sans-papiers avait été arrêtée par la police au domicile de sa fille à Mainvilliers en Eure-et-Loir. Une situation qui piétine la dignité des Africains dans leur ensemble et, se répétant, ne suscite aucune espèce de réaction notable de la part de la diaspora africaine, ni encore moins, et c’est plus grave de la part Etats africains, de l’Union africaine.
Selon cette dépêche les policiers cherchaient un homme et seraient tombés nez à nez avec la dame qui se lavait dans la baignoire… Amenée au commissariat de Chartres, mise en garde à vue le jour même mardi 19 juin, la sexagénaire détenue au commissariat a été conduite vers l’aéroport de Roissy le mercredi 20 juin.
Une de ses filles s’est rendue sur place, a menacé de se suicider si sa mère souffrant de graves problèmes de santé était expulsée vers le Centrafrique. Attirant l’attention des passagers, l’affaire a décidé les autorités à débarquer la grand-mère de l’avion. Une procédure judiciaire a été ouverte à l’encontre de l’Africaine sans-papiers qui aurait par ailleurs résisté à son rapatriement vers son pays.
La gravité et la banalisation de cette chasse à l’Africain de part le monde expriment certainement l’état de délabrement dans lequel l’Occident et les appareils dirigeants africains ont plongé un continent mille fois prometteur. La destruction en règle des systèmes de santé en gestation par les politiques au couteau de la Banque mondiale, rajoutée à la gabegie et la démence ostentatoire des «democrazy» comme le dit le néologisme anglo-saxon, traînent une grand-mère dans les commissariats de police français qui en l’occurrence font leur travail, quelque soit ce que l’on pourrait penser des méthodes utilisées en toute souveraineté. Certes on doute qu’une sexagénaire américaine blanche soit traitée comme une Yakoma d’Afrique équatoriale.
Mais la question est comment est-il possible qu’un peuple entier soit au quotidien bafoué dans sa dignité, son être, son honorabilité sans réaction particulière. Pas un universitaire, un politique, une personnalité de premier plan pour au moins accuser réception et prendre date dans une initiative conséquente, entrer en religion pour contribuer à préparer une Afrique, des relations internationales plus humaines, plus équi-respectueuses.
Tout se passe comme si ce qui menace désormais le continent noir et le monde par conséquent, c’est, toutes hégémonies et autocraties connues, l’apathie propre des Africains confiant à l’envoûtement collectif. Une torpeur qui fait croire que depuis des siècles de perte de soi, d’accoutumance à la servitude, depuis des décennies de consommations de toutes les pollutions et nocivités importées, et confectionnées par les marchands sans foi, les premiers habitants de la terre étaient devenus des AGM, Africains Génétiquement Modifiés, vidés du pâtir, du minimum de volonté d’être.