La problématique de l’émigration demeure au centre de l’actualité. En la matière notre pays et l’Union européenne entendent collaborer étroitement. Les deux parties ont signé hier une convention en ce sens. Le financement est destiné à la création d’un Centre d’information et de gestion des migrants (CIGEM). Dans la foulée, le décaissement de la tranche fixe d’appui budgétaire 2007 a été annoncé.
La convention a été paraphée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, et le chef de la Délégation de la Commission de l’Union européenne dans notre pays, Mme Irène Horejs. La cérémonie de signature s’est déroulée dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Le montant du financement s’élève à 6,56 milliards Fcfa.
Centre d’information et d’orientation, le CIGEM servira de tribune à la diaspora malienne installée en Europe. L’histoire de cette convention remonte à une visite conjointe du Commissaire européen au développement, Louis Michel, du ministre français alors en charge de la coopération, Mme Brigitte Girardin et des représentants de l’Espagne et de la CEDEAO en février dernier à Bamako.
Lors de cette visite, les parties avaient, à travers une déclaration conjointe, évoqué la nécessité de créer cette structure conçue comme un centre d’information et de gestion des migrants.
Pour le chef de la Délégation de la Commission de l’Union européenne, Mme Irène Horejs, la signature de la convention est un acte concret dans la coopération entre Maliens et Européens dans le domaine des migrations internationales. Un phénomène qui, selon les termes de la Déclaration de Bamako, doit faire l’objet « d’une approche globale de la problématique migratoire, dans un esprit de partenariat orienté vers l’intérêt mutuel ».
Ensuite, c’est le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine qui se chargea de l’étude de faisabilité du centre. Il s’agissait de définir les prérogatives du centre, dont la maîtrise d’oeuvre sera assurée par ce département.
Dans les missions de la structure, un accent particulier est mis sur le lien entre migrations et développement. Le centre s’attellera à informer sur le cadre juridique de la migration et de prévenir l’émigration clandestine. Autre missions du CIGEM : accueillir, orienter et accompagner les candidats à l’émigration et les émigrés de retour au pays. La valorisation du capital humain, financier et technique de la diaspora malienne et l’amélioration des connaissances sur les phénomènes migratoires font partie des prérogatives du centre.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, s’est félicité de l’aboutissement de ce projet, fruit d’une année de bonnes et fructueuses négociations. Ce projet, a-t-il jugé, est la manifestation concrète du soutien de la Commission européenne aux efforts du gouvernement dans la définition et la mise en oeuvre d’une politique d’émigration adaptée aux dynamiques nationales, régionales et internationales, mettant l’accent sur le lien entre migrations et développement.
Le ministre Ouane promis que le gouvernement prendra toutes les dispositions utiles afin que le CIGEM puisse être opérationnel le plus tôt possible et dans les meilleures conditions.
Quant au décaissement de la tranche fixe d’appui budgétaire 2007 d’un montant d’environ 3,77 milliards de Fcfa, il vient en complément du versement, en mai dernier, de la tranche variable de 7,4 milliards de Fcfa. Il porte l’assistance de l’UE dans ce domaine à 11,17 milliards de Fcfa. L’aboutissement de ce dossier traduit la qualité du dialogue politique entre le Mali et l’Union européenne concernant la mise en oeuvre et l’évaluation du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Il aidera à la poursuite du programme de réforme économique et du programme de réforme des finances publiques de notre pays, a indiqué Moctar Ouane.
Ce dialogue sera renforcé dans la perspective du démarrage prochain du 10è FED et de la mise en oeuvre du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCP), a assuré le chef de la diplomatie malienne qui a rappelé la priorité que le gouvernement accorde à l’amélioration continue des indicateurs dans les secteurs sociaux (santé et éducation surtout), à l’entretien routier et à la gestion des finances publiques afin de créer des activités génératrices de revenus et des emplois en faveur des couches les plus vulnérables.
Dans le même ordre d’idées, a-t-il souligné, une attention soutenue sera accordée à la réforme du secteur coton, à la mobilisation des recettes fiscales et à l’amélioration de l’environnement des affaires. Il a saisi l’occasion pour rendre hommage au chef de la Délégation de la Commission de l’Union européenne en fin de mission dans notre pays.
L. DIARRA
Source: Essor Mali