Ayant été averti à temps, les refoulés ont été reçus à leur descente d’avion par un comité d’accueil, composé des représentants du ministère de l’Intégration, du Haut Conseil des Maliens, la Croix rouge et la Protection civile. Après cinq jours de voyage en pirogue, à partir des côtes mauritaniennes, les refoulés avaient été interceptés par une patrouille espagnole en haute mer pour la plupart d’entre eux. D’autres, par contre, vivaient déjà en Espagne mais de façon illégale.
Dramane Sissoko, 28 ans, originaire de Kayes, a déclaré que la pirogue dans laquelle il se trouvait, a été interceptée par une patrouille espagnole.
Ses compagnons d’infortune et lui ont passé 42 jours de détention à Ténériffe en terre espagnole. Ils étaient très bien entretenus par les autorités espagnoles, pour ce qui concerne les conditions d’hébergement, la nourriture et les soins médicaux. Avant leur embarquement, les autorités espagnoles avaient donné vingt euros à chaque refoulé.
Souleymane Fofana, originaire de Kayes, en veut plutôt au gouvernement malien qui, selon lui, a demandé aux autorités espagnoles de les refouler. «Pour preuve, Mauritaniens, Gambiens, Nigérians, Guinéens et Congolais, qui étaient détenus dans le même centre que nous, ont été libérés. J’ai deux femmes et sept enfants, je me suis déplacé dans l’unique but de nourrir ma famille» a-t-il déclaré pathétique.
Pierre Fo’o MEDJO
Source: Maliweb