Accord sur l’immigration: La France rouvre les discussions avec le Mali

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Le ministre français de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, Eric Besson était à Bamako 28 mars 2009 en provenance du Cap Vert et du Sénégal. L’objectif de sa visite à Bamako où il a rencontré le Président ATT et le Premier ministre Modibo Sidibé, était de renouer avec les discussions en vue de la signature d’un accord bilatéral de gestion concertée des flux migratoires. Eric Besson qui a donné un point de presse à la résidence de l’Ambassadeur de la France, est venu sans aucune nouvelle proposition. Le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Alou Badra Macalou qui accompagnait son homologue français, a déclaré à la presse que la position du Mali n’a pas changé: la France doit régulariser les Maliens en situation irrégulière en France.Le ministre était venu s’imprégner de l’état d’esprit des autorités maliennes au sujet de l’accord bilatéral sur la gestion des flux migratoires. Selon le ministre, il n’est pas venu pour négocier en apportant un projet de nouvel accord. « Je venais pour écouter les autorités maliennes et savoir si elles acceptaient le principe de l’ouverture d’une nouvelle discussion entre nous ou pas. Le ministre a dit que c’était probable, le président l’a confirmé en disant qu’il était d’accord pour que nous rouvrions les discussions entre le Mali et la France ».Il s’agirait de discussions sans tabou, sans calendrier pour parvenir à un accord dans un délai, mais qui aura permis de faire le point sur ce que nous ressentions les uns des autres.Le ministre a parlé en connaissance de cause, des difficultés en la matière: « le Mali est légitimement, extrêmement attaché à la situation des Maliens qui vivent de façon irrégulière en France ». Il en est d’autant édifié que le Premier ministre aussi bien que le Président de la République le lui ont rappelé lors de cette visite. Une position bien comprise par la France, qui a avec ses partenaires européens, une politique dont la teneur est « oui à l’immigration légale, la France et l’Europe restent une terre d’immigration, non à l’immigration irrégulière ». Il a dit le soutien de la France et de l’Europe pour le développement économique et solidaire au bénéfice des pays d’émigration. Sur cette base des discussions seront entamées dans les jours et semaines à venir dont les responsabilités, du côté malien sont confiées par le Président ATT, au ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Alou Badra Macalou.

Les exemples du Sénégal et du Cap Vert cités au Mali

Le ministre français a souligné à ses hôtes du Mali, la convergence de vue qu’il a eu avec les présidents du Sénégal et du Cap Vert qu’il a rencontrés respectivement, le 26 et le 27 mars 2009. Ce point de convergence concerne « les risques que font courir pour nos sociétés la professionnalisation des filières clandestines, qui ne concernent pas que les questions d’immigration, mais qui de plus en plus, selon les analyses que nous en avons en France et en Europe, sont en train de toucher la drogue, le proxénétisme ou un véritable trafic humain», a déclaré Eric Besson. Selon lui la coopération doit être renforcée en la matière pour mettre fin à l’activité de développement de ces filières afin « d’éviter à nos sociétés d’être gravement déstabilisées à l’avenir».

Les journalistes ont voulu savoir ce qui motive cette volonté de la France de reprendre les négociations avec le Mali. Le pays de Sarkozy a-t-il concédé sur certains points de revendications exigés par les autorités maliennes qui ont été à l’écoute de leurs concitoyens ? Qu’est-ce que la France propose concrètement au Mali eu égard à sa spécificité ?

Le ministre français de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, Eric Besson a fait remarquer la nécessité pour la France et l’Europe de signer des accords bilatéraux avec les pays d’émigration. Il est revenu sur les exemples cap verdiens et sénégalais avec lesquels la France a déjà obtenu la signature de cet accord.

Selon le ministre, « il ne s’agit pas d’une obsession européenne et française, mais d’essayer de concevoir que nous avons un intérêt commun à réguler l’immigration. A l’avenir la question d’émigration va se poser dans tout le monde sur tous les continents et pas seulement dans un seul dialogue qui serait nord sud comme on le croit. De plus en plus nos pays ont vocation à être à la fois des pays d’émigration et des pays d’immigration ».

Avec le Mali Eric Besson n’est pas allé dans les détails mais ils ont plus parlé de principe, de valeurs. Cependant, le ministre n’a apporté aucune nouvelle proposition favorable à la signature de l’accord bilatéral entre le Mali et la France sur la gestion des flux migratoires. Les documents de discussions restent toujours les mêmes.

Le ministre français a parlé de ses initiatives pour montrer que l’immigration a enrichi son pays. Il s’agit de l’organisation d’une soirée appelée « dîner citoyen » pour expliquer ce que l’immigration a apporté à la France. La première édition de cette soirée a été organisée avec la Tunisie et la seconde le sera certainement avec la Mali. Il en a déjà fait la proposition à l’Ambassadeur du Mali en France. Pendant ce temps l’objectif de 27 000 reconduites à la frontière est maintenu par son pays, instruction présidentielle signée Sarkozy.

B. Daou

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Posté   le 30 Mar 2009   par   biko

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