Des chercheurs, sociologues, spécialistes de santé et hommes de religion ont appelé, mardi à Nouakchott, à l’élimination de la pratique de l’excision des filles, préjudiciable. La célébration de la Journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines a servi de prétexte au lancement de cet appel intervenu au cours d’une cérémonie solennelle dansla capitalemauritanienne. Cette journée a enregistré la présentation de plusieurs exposés axés sur les violences corporelles et morales exercées sur les filles.
La pratique de l’excision des filles, largement répandue dans le monde islamique, a occupé une grande place dans ces exposés ainsi que les débats qu’ils ont suscités. Les experts ont relevé que l’excision ne constitue pas un devoir religieux mais plutôt une tradition et ce, en se fondant sur une fatwa (sentence religieuse) prononcée par des érudits d’Al Azhar, en Egypte.Ladite fatwa stipule que « l’excision des filles est une tradition séculaire apparue chez certains peuples avant d’être reprise par des musulmans dans plusieurs Etats islamiques par simple simulation et sans référence aucune à un quelconque texte coranique ou un hadith (parole du prophète PSL) valable ».
L’exercice de la violence corporelle et morale sur la femme est une mauvaise habitude qui entrave le développement social, a indiqué la secrétaire d’Etat à la condition féminine de Mauritanie, Nebghouha Mint Tlamid, à l’ouverture de la cérémonie.
Mme Mint Tlamid a admis la persistance en Mauritanie de cette pratique, soulignant que la société doit mobiliser tous les efforts pour l’éliminer, notamment à travers l’éducation, la sensibilisation et la lutte contre l’analphabétisme dans le pays.
L’excision touche en moyenne 71% des filles mauritaniennes, indiquent des statistiques officilles