Daby Touré, le chanteur de toutes les cultures du monde

Google+ Pinterest LinkedIn Tumblr +

Daby Touré a de la chance : il est né quelque part et il a vécu partout. « Mes parents ont divorcé alors que j’étais encore très jeune, confie-t-il, et on m’a placé chez ma grand-mère, puis ailleurs et à chaque fois, je suis resté cinq ou six ans, et toujours dans une culture, ou baignant dans une langue différente ».

C’est qu’il parle le français, l’arabe, le wolof (dialecte sénégalais), l’anglais, le , le pular ! Si sa musique est une synthèse permanente d’influences multiples, ce n’est pas le résultat d’une démarche intellectuelle ou philosophique.

Ouverture d’esprit

Comme il le dit lui-même, « c’est une évidence venant de mon vécu ». Une évidence ? Certes. Mais beaucoup voyagent sans ouvrir leurs âmes ni leurs sens. D’autres peuvent résider des années dans une culture différente de la leur, sans pour autant chercher à la découvrir.

Daby Touré est donc né quelque part, notamment (et officiellement) en Mauritanie, mais ç’aurait pu être au Luxembourg, au Japon, en Alaska, aux Kerguelen ! Ce qui compte, ici, c’est l’homme, sa sensibilité, son ouverture d’esprit aux sons, aux couleurs, à l’âme d’une terre, d’une communauté… On appelle ça l’intelligence, ou le « tempérament artiste » : tout le monde ne l’a pas.

Le plus drôle est que son père, futur membre du célèbre groupe Touré Kunda, ne voulait pas qu’il soit musicien ! Un interdit que le jeune Daby a esquivé tout en s’abreuvant des airs de Bob Marley, Police, Beatles, Dire Strait, Stevie Wonder, Michael Jackson qu’il entendait à la radio, tout en s’imprégnant de la musique traditionnelle de son pays. Et c’est seul, en cachette, qu’il a appris la guitare ! Plus tard, en débarquant en France, il découvrira le jazz, qu’il intégrera aussi.

Daby Touré ? Un sacré caractère. Et une sacrée synthèse ! Mieux une incarnation des cultures variées et diverses, et pas opposées, bien au contraire, qui cohabitent sur la planète et dont Daby Touré est le point focus révélateur.

Si vous posez à ce guitariste la célèbre question de Montesquieu : « Comment peut-on être Persan ? », il vous répondra que ça ne se demande pas : lui, il apprendra à parler le Persan et à jouer du setâr, dohol, târ…

Hier après-midi, avec ses musiciens, il a emmené la foule sur les chemins enivrants d’un monde sans frontières. Pour ce guitariste, toutes les cultures sont dans ses cordes.

 
 

Share.

About Author

Comments are closed.