Pour la 4è année consécutive les produits « Made in Mali » sont exposés dans la salle des fêtes de la mairie de cette commune où habitent un nombre important de nos compatriotes. On observe ici la plus forte concentration d’émigrés maliens en France.
Il faut préciser que l’économie de cette commune repose à 45% sur les unités industrielles. La tradition d’hospitalité des Montreuillois n’est pas étrangère à la présence d’une forte colonie malienne. Rappelons que Montreuil a été la première ville de la Seine Saint-Denis à se libérer en 1944. Elle a accueilli de nombreux blessés et combattants de la seconde Guerre mondiale. Depuis la libération, la commune a exclusivement voté à gauche précisément pour les partis communiste et socialiste.
Dans la continuité des relations d’amitié qu’elle entretient avec le Mali depuis plus de 22 ans, la ville de Montreuil en collaboration avec le ministère de l’Artisanat et du Tourisme expose la richesse et la diversité de l’artisanat et de la culture de notre pays. Montreuil entretient ainsi depuis 1985, date du début du jumelage avec Yélimané, des rapports de coopération dynamiques et exemplaires. C’est dans ce cadre qu’elle a initié en 2004, le Programme d’appui au développement durable de Yélimané (PADDY) visant à l’autosuffisance alimentaire de cette région du Sahel. C’est pour permettre aux Montreuillois de mieux connaître l’artisanat et la culture de notre pays que de nombreux rendez-vous sont proposés du 10 au 17 novembre. C’est ainsi qu’en plus de l’exposition-vente de produits artisanaux, des représentations théâtrales, des spectacles, des jeux, des expositions et des concerts sont proposés.
La cérémonie d’ouverture de cette semaine a été présidée samedi dernier par N’Diaye Ba, ministre de l’Artisanat et du Tourisme, en présence notamment de Jean-Pierre Brard, maire de Montreuil et de Mohamed Salia Sokona, notre ambassadeur à Paris.
Plusieurs centaines d’invités ont pris part à l’événement. Jean-Pierre Brard n’a pas tari d’éloges sur les produits de l’artisanat malien : boubous et les chemises en « bogolan », « niaga », « batik » et bazin, tapis et tous les accessoires de décoration d’intérieur, sacs, ceintures, chapeaux et chaussures en cuirs et peaux, bijoux en or, en argent et en cuir, encens, produits alimentaires.
Le maire de Montreuil a renouvelé sa promesse de favoriser la «pérennité de l’artisanat du Mali» dans sa commune à travers l’ouverture d’une galerie. Sans doute, l’une des grandes nouveautés de cette 4è édition est la présence du ministère de la Culture. Tenu par Oumar Kamara, directeur de l’Institut national des arts (INA) et Mme Bagayogo Aïssata Diakité de la direction nationale du Patrimoine culturel (DNPC), ce stand attire du monde compte tenu des produits proposés : les DVD de la Biennale artistique et culturelle 2003, les CD de musiques des chasseurs et des Dogon réalisés par le Musée national du Mali, des tableaux, des sculptures d’art et des instruments de musique confectionnés par des élèves et professeurs de l’INA.
Il a expliqué que le projet avance correctement et l’ouverture de cette galerie est pour bientôt. Confiée à Mariétou Dicko, styliste et modéliste, cette galerie devrait s’ouvrir sur une des plus grandes et passantes avenues de Montreuil, à savoir l’Avenue de Paris située au quartier commercial. L’espace large de plus de 190 mètres carrés comportera une boutique pour la styliste et une galerie qui accueillera les invendus de l’expo-vente, afin de soulager les artisans qui auraient été obligés de ramener leurs objets au Mali.
Le maire communiste s’est désolidarisé des déclarations faites sur l’Afrique par le président français Nicolas Sarkozy le 26 juillet dernier à Dakar et de la loi sur le regroupement familial qui introduit la référence au test ADN. Il a résumé sa pensée en citant une vielle femme de Yélimané qui lui disait lors d’un de ses passages au Mali que «nous n’avons pas besoin d’être toujours aidés, mais nous demandons que vous nous aidez à porter juste notre fagot de bois sur notre tête».
La tenue régulière de cette semaine de l’artisanat du Mali à Montreuil, a indiqué N’Diaye Ba, est la preuve de l’engagement de la mairie à nos côtés pour assurer l’épanouissement de notre artisanat, mais elle manifeste si besoin en était de l’accueil fraternel dont bénéficient nos compatriotes. Mais l’évidence, a-t-il poursuivi, les structures de promotion de l’artisanat et les artisans eux-mêmes y trouvent leur compte à travers les ventes et les nombreux contacts qu’ils établissent.
Y. DOUMBIA et H. KOUYATÉ
Source: Essor Mali