C’est parti depuis hier, mardi 15 février, pour la première édition du Festival international soninké à Kayes. La rencontre, qui prendra fin le 19 février prochain, sera l’occasion de regrouper des festivaliers venant du Mali, de la Mauritanie, du Sénégal et d’Europe autour de la culture soninké.
Cette première édition du Festival international soninké à Kayes est organisée par l’Association pour la promotion de la langue et de la culture soninké (APS) en collaboration avec de nombreuses associations de défense et de promotion de la culture soninké. Ce grand rendez-vous culturel du peuple Soninké dans la cité des rails, regroupera des festivaliers venant du Mali, du Sénégal, de la Mauritanie, de la Gambie et de la forte diaspora venue des quatre coins du monde, pour vivre le « sooninkaaxu » sous ses différentes facettes.
Au cours d’une conférence de presse organisée la semaine dernière, à la Maison de la presse, les organisateurs ont expliqué les motivations de cette manifestation d’envergure dont le budget initial est évalué à 70 millions de FCFA. Selon Diadié Soumaré, président de l’APS, la première association de la diaspora soninké créée depuis 1979, les Soninkés sont un peu partout. Si leur immigration, au début était masculine, elle concerne aujourd’hui les femmes. Ce qui a donné naissance à des enfants appelés deuxième génération. Les différentes associations ainsi créées s’efforcent de préserver et de valoriser la culture soninké et d’enraciner ces enfants dans leur passé. L’objectif essentiel de ce Festival est de créer un cadre de retrouvailles pour fédérer les efforts, partager les expériences, mais aussi débattre l’histoire soninké de l’antiquité à nos jours. En effet, l’aire géographique soninké qu’est le Wagadou a vu naître les grands empires ouest-africains. D’éminents personnalités comme le Pr Youssouf Tata Cissé, Pr Mamadou Soumaré de l’Université de Bamako et d’autres venant du Sénégal, sont mis à contribution pour la réussite de l’événement.
Mme Traoré Djénéba, membre de l’APS, soutient qu’en France les Soninkés sont fiers des enfants de la deuxième génération. Parce que, dit-elle, ces enfants s’expriment fièrement dans leur langue et s’intéressent à tout ce qui est de leur culture. Ainsi, un site web : www.soninkara.com et une radio « la voix de l’ASP » émettant à Paris fréquence plurielle 106.3 sont utilisées par les soninkés. Partant de ce constat, le président de l’APS de rassurer que la langue soninké n’est pas menacée en France, encore moins au Mali, contrairement à certains pays voisins comme la Mauritanie ou le Sénégal où, malgré leur forte présence, rares sont les Soninkés qui parlent leur langue.
Outre les conférences sur la langue et l’histoire, le programme prévoit des expositions sur les publications, sur l’artisanat et le rôle de la diaspora dans le développement socio économique des pays africains. Les artistes soninkés, aussi bien du continent que de l’extérieur, seront de la fête.
Ce premier Festival sera l’occasion de montrer au monde entier toute la richesse du patrimoine culturel soninké à travers chants, danses, cérémonies et rites traditionnels. C’est aussi l’opportunité pour magnifier tout le savoir-faire de ce peuple bâtisseur du continent africain avec des démonstrations diverses d’artisans (forgerons, cordonniers, etc.).
Les organisateurs ont déploré l’attitude du gouvernement français de placer le Mali dans la zone rouge d’insécurité. Ce qui empêche de nombreux français, amis du Mali et des Soninkés, de prendre part à la manifestation.
Alou B HAIDARA
