Sere gana kame sine bira a halle ni kallen gna kuntum turaabane (Quelle qu’en soit la longueur la vie est toujours suivie de la mort). « El Haj Ganda Fadiga, griot international à Diombokho, Maréna » certainement l’un des plus grands griots-traditionnistes soninkés a joué la dernière partie de son passage sur cette terre ce samedi 19 septembre 2009 à Paris. Le fils de Demba Fadiga, dont la voix et les airs traditionnels accompagnent de nombreux fans des décennies durant, a longtemps été célébré pour son talent et sa maitrise du Njaru, du Poye, du Caro tout autant que pour sa très grande connaissance de l’histoire des ensembles étatiques qui ont jalonné la vie des peuples de l’Afrique de l’Ouest.Tout au long de sa longue carrière, il contribuera très largement à la vulgarisation de la musique traditionnelle soninkée teintée d’airs partagés par les peuls, les wolofs et les bidhanes. Hadheu illa singnimeu !!! Njaru Macina !Mais El Haj Ganda Fadiga ne se contentait pas de mélodies et d’histoires. Il était aussi, à lui seul, une institution sociale très active dans la prévention et la résolution des conflits dans la sous-région. De nombreuses crises ont té désamorcées grâce à l’intervention de l’illustre griot. La Providence l’avait doté de l’art de toujours trouver le mot juste qui permettait de rassurer et de rendre hommage à l’un sans froisser l’autre.Enfin, nombreux sont sans doute ceux qui goutaient peu le fait que des sommes importantes d’argent soient distribuées aux griots. Ils seraient sans doute ravis d’apprendre que de nombreux témoignages rapportent qu’Alhaj Ganda Fadiga redistribuait largement ce qu’il recevait de ses soutiens.
Sa disparition est une immense perte pour la famille de la culture en général et la culture soninkée en particulier. Qu’Allah l’accueille au Paradis.
En guise de premier hommage, Kassataya diffusera quelques airs de sa composition ce dimanche 20 septembre 2009 à compter de 14h GMT si Dieu le veut.