Cinéastre malien, Souleymane CISSE soninké de son état, car c’est de lui qu’il s’agit, est né le 21 Avril 1940 à Bamako. Il fréquenta l’école coranique et l’abandonna plus tard suite à une maladie. Dès lors, il ne vivait que de petits boulots. Fan de film, M. CISSE faisait tout pour regarder deux films chaque soir en cachette.
‘’ J’étais un fanatique du cinéma, c’est par lui que j’ai pu connaître le monde ‘’ a affirmé notre interlocuteur. Il poursuit ‘’ A l’époque, le jeune malien que j’étais, projetait des films avec commentaire en public, puis, j’ai suivi un stage de projectionniste et de photographe en Union Soviétique, avant d’obtenir une bourse dans la célèbre école de cinéma de Moscou’’. C’est partant de là que CISSE réalise ses premiers courts métrages en 16 minutes. Il n’aura les moyens de tourner en 35 minutes que pour YEELEN. Quelques œuvres : L’homme et ses idoles en 1965, source d’inspiration pour un peintre ,1966 et l’aspirant (qui confronte médecine moderne et traditionnelle, réalisé en 1968).
En 1972, M. CISSE tourne cinq jours d’une vie, un moyen métrage qui suit les pas d’un jeune homme qui abandonne l’école coranique et survit de vagabondages en larcins. Son premier long métrage, DEN MUSO, 1975. il s’agit d’une histoire, inspirée des déboires d’une nièce du réalisateur, d’une jeune fille muette, enceinte après avoir été violée par un jeune homme. Celui-ci choisit de se suicider après avoir été renié par sa famille.
BAARA, tourné en 1977, décrit la rencontre entre un manœuvre et un ingénieur dans le cadre d’une grève sous le régime autoritaire de Moussa TRAORE. Ce film a été couronné par de nombreux prix en Afrique et en Europe. Cinq ans plus tard, il réalise ‘’FIN YE’’, premier pan d’une trilogie que CISSE dédie aux combats et aux mythologies de l’Afrique.
Souleymane disposera alors pour WAATI (1995) d’une production plus importante qui lui permet de raconter le périple de NANDI, jeune fille noire d’Afrique du Sud traversant différents pays tels que la cote d’Ivoire, le Mali et la Namibie. Et c’est en 1997 qu’il met sur pied l’Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO), pour que les films africains soient vus par les africains.
M. CISSE considère que, l’Afrique n’a pas saisi le cinéma au bond. Cela aurait pu l’aider pour son développement et au niveau des mentalités. C’est la même chose qui s’est produite avec l’arrivée de la télévision a – t-il souligné.
Souleymane Tourna MIN YE en numérique, un film qui a été présenté à Cannes en 2009 hors compétition.
Aujourd’hui, CISSE poursuit sa mission cinématographique. Il s’est fixé pour but d’aider le continent africain à se forger un avenir pacifié, tout en développant un point de vue de portée universelle.
Mohamed Ag ABDOULAYE.