Le collier afro fait un tabac auprès des personnes attentionnées à elles, ou se voulant telles dans l’œil témoin du voisin voyeur. Décliné sous toutes les formes et coloris de saison, la relative exubérance ou générosité des tailles, si possible prolongées jusqu’au nombril façon «masaï», s’impose comme le truc qui fait la différence. Le sautoir, incontournable accessoire de ces dernières lunes, long collier porté sur la poitrine, vit une véritable consécration.
Offrant d’accentuer ou de susciter la lecture d’un dessin accidenté, disons cambré des corps de ces dames et demoiselles, les lignes du collier afro se promènent sur tous les vêtements, amples, serrés, très ouverts, mais aussi par-dessus vestes et tailleurs.
Vraies ou fausses, ces graines de végétaux, rocailles, perles de résine, coquillages, pendentifs en matières recyclables rebondissent ostensiblement sur des peaux et des muscles fiers de leur nouveau statut sociétal. Gambadant sur les torses abruptes, les épaules volontaires et un cou désormais dégagé, stylisé, le collier afro suggère l’air de rien un relief mammaire à demi dévoilé. Sa présence rassure un bronzage en devenir ou prématuré, insinuant un brin de légèreté revenu en grâce dans des sociétés inassouvies par les contraintes suffocantes de leur opulence matérielle. Un peu de fantaisie dans tout ça !
Oui, le berceau de cette élégance désinvolte, à partir de tout et de pas grand chose, supporté tant par l’or de Nubie que par la récupération de verre, l’Afrique d’hier et d’aujourd’hui poursuit sa mission de porteur sain et de … donneur universel de modèles de vie, d’esthétique, … Afrocentricité mise entre parenthèses, et ne soit dit qu’en passant, il convient de signaler que ce sont les artisans chinois, vietnamiens, indonésiens qui tirent le meilleur parti de la mode européenne du collier Afro.
Pendant ce temps, des sisters négresses, trop «bien» élevées et prêtes à faire tapage de leur aliénation à la «modernité» des mèches de cheveux et des faux bijoux de luxe, se doivent, tendance oblige, de revenir aux bijoux et accessoires de leurs grands-mères, après avoir adopté à l’endroit de ce monde «primaire» un dédain si caractéristique.
Source: Afrikara