Près de 500 d’entre elles vont bénéficier d’un projet de maraîchage initié par une association avec l’appui financier de la coopération française
On n’a de cesse de le rappeler : la pauvreté a un visage féminin dans notre pays. Le phénomène est encore plus accentué en milieu rural. « Pauvres parmi les pauvres », les femmes rurales sont pourtant des actrices discrètes du développement. Mais elles font face à des pesanteurs qui retardent leur épanouissement : accès difficile aux outils de production (comme la terre par exemple), grossesses rapprochées, analphabétisme, manque de fonds et d’équipements, etc.
Dans les zones rurales, les femmes consacrent chaque jour de longues heures à couper du bois, puiser de l’eau et piler les céréales. Les femmes du cercle de Yélimané n’échappent pas à ce sort. C’est pour les soulager que l’Association malienne de la solidarité et de la coopération internationale pour le développement (AMSCID), en collaboration avec l’ambassade de France dans notre pays, a initié un projet de développement du maraîchage en faveur des femmes de 20 villages du cercle.
En montant ce projet, l’AMSCID escompte améliorer les conditions de vie des femmes des localités concernées et vulgariser la pratique du maraîchage dans cette zone sahélienne.
Le lancement de ce projet a eu lieu la semaine dernière à Yélimané. La cérémonie s’est déroulée en présence du chef des Services de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France, Jean-Claude Piet, du président de l’AMSCID, Bassirou Diarra, du président du conseil de cercle de Yélimané, Makan Sissoko, du préfet de Yélimané Amadoun Barry et des représentants des autorités administratives et politiques du cercle ainsi que des femmes bénéficiaires du projet.
Le président de l’AMSCID, Bassirou Diarra, a indiqué que le financement du projet s’élève à 68 millions de Fcfa dont la plus grande part -55 millions soit 80 % du total- est apportée par l’ambassade de France.
« Ce projet a un double avantage pour le cercle. D’un côté, il favorisera l’épanouissement économique et social des femmes, et de l’autre, il permettra l’approvisionnement de la zone en produits maraîchers en quantité et en qualité », a expliqué Bassirou Diarra, avant d’inviter les femmes à s’approprier le projet pour leur propre bien-être et celui du reste de la population des localités concernées. « Ce projet s’inscrit parfaitement dans les priorités des autorités maliennes dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et confirme la vitalité de la coopération franco-malienne. Cette coopération s’intensifie dans le cercle de Kayes, car c’est la région qui a le plus de ressortissants en France », relèvera Jean-Claude Piet.
Le projet, devait-il préciser, consiste en la construction de forages, l’achat des intrants et du matériel de maraîchage mais surtout en la formation de plus de 500 femmes bénéficiaires. Il annoncera ensuite qu’un autre programme de coopération va bientôt être lancé par l’Agence française de développement pour réhabiliter l’Institut de formation professionnelle de Kayes et construire un autre établissement à Yélimané. Par ces différents projets, la coopération française entend aider les jeunes de la 1ère Région à acquérir les compétences utiles pour participer au développement de leur région.
Après de nombreuses interventions destinées à saluer la concrétisation de ce projet de maraîchage et remercier la coopération française, un premier lot d’équipements de maraîchage a été remis aux femmes des 20 villages bénéficiaires : arrosoirs, pioches, poulies, semences, grillages, 20 charrettes avec les ânes qui vont les tracter. Le reste du matériel devait être acheminé sur Yélimané dans les jours qui ont suivi.
Mme Ya Traoré présidente des femmes de Yélimané a, au nom des 500 femmes bénéficiaires, remercié les initiateurs du projet. « Nous avons contribué à hauteur de 7 millions de Fcfa pour la réalisation du projet. Cette participation confirme notre engagement et notre détermination à faire de ce projet, une vraie entreprise de développement », a-t-elle indiqué avant de promettre aux représentants de la coopération française que le projet sera bien géré.
La coopération française vient justement d’installer à Kayes, un nouveau service d’encadrement et de suivi de ses investissements dans la région. Ce service est dirigé par Idrissa Diabira, un jeune Franco-Malien originaire de la région.
Doussou DJIRE
L’Essor