Campagne de vaccination du cheptel dans les villages Soninké de Sénéwaly, kérémis dans le cercle de Yélimané

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Plus de 5,5 millions de bovins seront vaccinés contre la péripneumonie contagieuse bovine au cours de cette opération. C’est parti pour la campagne nationale de vaccination du cheptel. C’est le village de situé à 40 km au nord de Sénéwaly   qui a été choisi pour le lancement de l’opération 2006-2007. Le coup d’envoi a été donné dimanche. Et comme cela est devenu une tradition, c’est le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, qui présidait la cérémonie de lancement sous les yeux du ministre de l’Élevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré, et de celui de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, Sadio Gassama. L’événement a également regroupé le gouverneur de la Région de Kayes, Mamadou Adama Diallo, les élus du cercle de et une foule importante.

Plusieurs interventions ont marqué la cérémonie. A commencer par celle de Bandiougou Dembélé, le maire de la Commune rurale de Keremis dans le Khaniaga dont fait partie Sénawaly. Peuplée de 9 800 âmes, cette commune rurale est essentiellement habitée par des Soninkés, des Peuls, des Bambaras et des Malinkés. Le maire a confirmé que Keremis, une zone d’élevage par excellence, est aujourd’hui confrontée à un problème d’eau et de pâturages. « Nos animaux parcourent de centaines de kilomètres à la recherche de points d’eau », a précisé l’édile.

La bonne santé des animaux est aujourd’hui une priorité pour les pouvoirs publics, s’est réjoui Ousmane Bah, le président de l’Ordre des vétérinaires du Mali, en relevant que la mise en oeuvre du programme de santé animale a permis d’éradiquer des maladies comme la peste bovine. Cependant, a relevé le vétérinaire, d’autres maladies persistent, comme la péripneumonie. Il a donc exhorté les pouvoirs publics et les professionnels du secteur à s’investir pour venir à bout de cette maladie afin de permettre à notre pays de profiter pleinement de sa production animale. Siré Soumaré, le président de l’Assemblée régionale permanente des chambres d’agriculture de Kayes, estime que relever ce défi, impose de lutter résolument contre les feux de brousse, de ramasser le foin et de stocker les déchets après les récoltes.

À NOTRE PORTÉE

Le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré, a de son côté annoncé que les objectifs de la campagne de vaccination contre la péripneumonie contagieuse bovine, principale maladie transfrontalière en Afrique subsaharienne, ont été atteints. « Avec 5 millions de bovins vaccinés contre la péripneumonie contagieuse bovine, le taux de couverture vaccinale est d’environ 80%. Nous pouvons donc dire que l’objectif qui est de contrôler puis d’éradiquer cette maladie est à notre portée », jugera le ministre. Depuis la campagne de vaccination de 2002-2003, constatera-t-il, le nombre d’animaux cible n’a cessé d’augmenter. » Si en 2002-2003, le nombre de bovins vaccinés contre la péripneumonie contagieuse bovine était de 3 201 000, ce chiffre a été porté à 4 083 523 en 2003-2004, et à 4 651 890 en 2004-2005. Pendant la campagne précédente le nombre de bovins vacciné a atteint 5 010 785″, a précisé le ministre avant d’expliquer que cette performance est à mettre au crédit de tous les éleveurs, cadres, agents techniques, et surtout des pouvoirs publics.

Grâce à ces derniers, le ministre de l’Élevage et de la Pêche a pu annoncer une bonne nouvelle aux éleveurs : le budget d’État va supporter durant cinq ans la campagne de vaccination contre la péripneumonie contagieuse bovine. Coût de l’opération : 1,5 milliard de Fcfa. Le gouvernement apportera à l’appui de cette campagne, et cela en plus de ce qui est déjà prévu sur le budget 2007, une assistance en équipements et matériel d’intervention de 124 millions de Fcfa à travers le Programme d’appui aux services agricoles et organisations paysannes (PASAOP). Trente autres millions seront débloqués à travers le PACE-Mali. Le PRODESO fournira aussi un appui financier dans sa zone d’intervention.

Oumar Ibrahim Touré a confirmé que la peste bovine est devenue un triste souvenir dans notre pays grâce à des campagnes annuelles de vaccination bien organisées et correctement exécutées. « Aucun foyer de cette maladie n’a été enregistré sur le territoire national depuis 1986 », s’est-il réjoui en saluant la qualité des activités de surveillance qui a permis à notre pays d’être déclaré par l’Organisation mondiale de la santé, « pays indemne de l’infection de peste bovine » en mai 2006 et de recevoir, pour cela, la médaille d’or de l’Union africaine.

L’objectif de la campagne 2006-2007 est de vacciner 5,5 millions de bovins contre la péripneumonie contagieuse bovine, précisera le ministre Touré après s’être félicité du lancement de cette campagne dans le cercle de Yélimané, une zone d’élevage par excellence.

UN VACCIN GRATUIT ?

En sus de la préservation de la santé du cheptel, l’amélioration du potentiel génétique de nos animaux constitue également une préoccupation et un défi à révéler, signalera-t-il. L’évolution des effectifs de bovins et de petits ruminants sur le long terme, fortement influencée par les aléas climatique, montre qu’à l’horizon 2010, les exportations de bétail et de viande du pays vont diminuer si les conditions d’élevage ne n’amélioraient pas, a-t-il constaté. Les efforts du ministère de l’Élevage et de la Pêche sont, par conséquent, axés sur l’amélioration de la constitution génétique des animaux, des techniques d’élevage, de la gestion du troupeau ainsi que la génération de technologies adaptées aux conditions d’élevage.

Le ministre a estimé, dans le même ordre d’idées, que le projet de production industrielle de viande à valeur ajoutée pour l’exportation, a fait un grand pas depuis le lancement, en mai dernier, de la campagne de sensibilisation en ce sens.
Le président de la République a réitéré l’importance d’un secteur de l’élevage dans notre pays. « Notre pays produit de l’or, rêve de pétrole, mais la richesse la plus importante et qui nous appartient entièrement, est l’élevage », a-t-il indiqué, avant de rappeler que le cheptel constitue l’un des secteurs gros pourvoyeurs d’emplois pour les populations les plus défavorisées.

Amadou Toumani Touré a salué les efforts consentis dans promotion de la santé animale et invité tous les acteurs à s’impliquer fortement afin que le taux de couverture vaccinale puisse atteindre cent pour cent d’ici trois ans. Il a réaffirmé aux vétérinaires l’appui nécessaire des pouvoirs publics pour faire face aux difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l’exercice de leur profession.

« Vous pouvez compter sur moi pour appuyer l’introduction de techniques nouvelles et des innovations possibles. Je suis partant », a assuré le président Touré, fervent partisan de la modernisation du secteur agro-pastoral. A l’image de décisions prises pour le traitement du sida et la césarienne, ATT est favorable à la gratuité du vaccin contre la péripneumonie contagieuse bovine et d’autres maladies animales. En attendant la concrétisation de cette généreuse intention, il a offert aux vétérinaires des glacières pour la conservation des vaccins avant de donner le coup d’envoi symbolique de la campagne en vaccination.

Peu de temps après, la délégation présidentielle mettra le cap sur Sénéwaly Peul (situé à 5 km de Sénéwaly Soninké) où était organisé un défilé d’animaux. L’événement piloté par la coopérative des éleveurs deYélimané a regroupé une foule gigantesque.

Envoyés spéciaux
Madiba KÉITA et H. KOUYATE
L’Essor

Posté   le 22 Nov 2006   par   coolmiss

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