Le conte légendaire de Bida raconté par Souaibou FOFANA, à travers un livre qu’il met gratuitement à disposition des lecteurs en cliquant sur ce lien : http://www.yafera.net/Docs_pdf/Bida_ou_l_epreuve_du_sacrifice.pdf
En voici un extrait :
– Mère ! Est-il vrai que j’irai dans le Khaniaga ?
– Mère ! Réponds-moi ! Est-il vrai que j’irai dans le Khaniaga ? demandait Mamadou l’air inquiet.
– Mais oui ! Mon fils. Il est impératif que tu partes là-bas pour ta formation. Tu sais, tes cousins Menin et Bechi s’étaient eux aussi exilés pour parfaire leur éducation…
– Mais eux ont été dans le Bambokhou, pourquoi ne pourrai-je pas aller là-bas ? On raconte qu’il y a des gigantesques mines d’o r dans cette région. Tous se promènent avec des pépites d’or un peu partout. Et moi j’aimerai avoir beaucoup d’or et être plus riche que tout le monde.
– Le Bambokhou, il est vrai, est une région aurifère. Cependant, n’oublie pas qu’il est situé à l’extrême de Koumbie, où subsistent encore des troubles et des pillages. Menin et Bechi sont allés y apprendre le contrôle d’une grande économie, mais aussi la rigueur militaire.
Ils pourraient te transmettre leur connaissance ici même. Mais toi, tu dois apprendre plus que ça, non seulement tu apprendras le métier des armes, mais tu dois surtout apprendre la
sagesse politique et l’art de la diplomatie.
– Mais frère Menin et frère Bechi manient les armes mieux que quiconque. C’est parce qu’ils ont apprit au Bambokhou.
– Ils se sont surpassés dans ce domaine malgré eux, car ils n’avaient pas le choix. Il fallait constamment se battre avec les coupeurs de routes et les pillards. C’est plus par
expérience qu’ils ont acquis aujourd’hui leur savoir des armes plutôt que par la qualité de leur formation. Le Khaniaga reste la meilleure région pour acquérir une parfaite
formation politique et militaire comme tu en as besoin pour tes futures fonctions. Et puis, je voudrai à chaque fois que l’occasion se présente, que tu privilégies la diplomatie à la force. Et ne sois jamais aveuglé par cette dernière car elle te perdra.
– Alors quand est-ce que je pars ?
– Tu pars avec tes cousins dans quelques jours. Mais départ sera discret, sans cérémonie, tandis que celui de Singallé, comme l’usage le veut, sera public, car le griot,
par essence, est public.
– Et Singallé, quand est-ce qu’il part lui aussi ?
– Demain !
– Demain ? Mais…
– C’est ainsi mon fils.
Source : Yafera.net