Les vagues de violence, qui ont fini de secouer la Mauritanie, viennent une fois de plus plonger le pays dans le doute et l’incertitude, surtout qu’aucune branche armée n’a pas encore revendiqué la dernière attaque, survenue le week-end dernier. L’attaque, dimanche nuit, contre une patrouille de l’armée mauritanienne dans la localité de Tourine (80 Km au nord de Zouérate) a été perpétrée par des combattants du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), branche maghrébine de la nébuleuse organisation terroriste Al Qaïda.Au total 12 militaires ont été tués et trois véhicules 4×4 de l’armée mauritanienne détruits, une attaque qui, en fait, contrarie les desseins de l’organisation terroriste qui envisageait de mener des attentats à grande échelle dans le nord de la Mauritanie. Les blessés, ont été évacués sur le Centre hospitalier national de Nouakchott via Zouerate d’où leur a rendu visite, mardi dernier, le nouvel homme fort de la Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, président du Haut conseil d’Etat.Aussitôt après l’attaque, la capitale a été assaillie par les forces de l’ordre, qui ont bouclé tour à tour les parties névralgiques du pays, créant de l’émoi et de la consternation chez les populations.
Le silence des autorités crée davantage de confusion et laisse perplexe la population. Combien de morts ont été recensés ? Où sont leurs cadavres et y a-t-il eu des survivants ou encore qui sont les agresseurs ? Autant de questions qui demeurent soulevées et qui risquent de rester sans réponse pour bien longtemps encore.
Si en 2005, lors de l’attaque de Lemgheïty, les autorités avaient vite fait de communiquer les résultats de l’attaque, ses morts et blessés des deux côtés, pour ce qui est de Tourine, les nouvelles autorités semblent avoir privilégié l’option du silence total.Le lieu où est intervenue l’opération se situe à plusieurs kilomètres à l’intérieur du territoire national et donc, loin des frontières avec les pays environnants.
Ce qui rend la tâche difficile pour les assaillants, qui doivent parcourir des étendues énormes de sables mouvants. Ces vagues de violence viennent une fois de plus plonger le pays dans le doute et l’incertitude, surtout qu’aucune branche armée n’a pas encore revendiqué l’attaque.
Ces vagues d’attentats ont été condamnés par l’ensemble des partis politiques à l’image du Fndd. Ainsi, dans une déclaration publiée à Nouakchott, le Fndd présente ses condoléances aux familles des soldats ‘tombés en martyrs’, et rappelle que cette nouvelle agression est intervenue dans une zone où des actes similaires avaient été enregistrés en juin 2005 et en décembre 2007 ‘sans que les auteurs ne soient identifiés’.
Pour le Fndd, la récurrence de ces actes ‘est la preuve que les forces militaires mauritaniennes présentes dans ces zones n’ont pas été suffisamment équipées pour s’acquitter convenablement de leur mission, alors que les armes les plus sophistiquées et les moyens de l’armée sont réservés aux putschs et à la répression du peuple’.Il note également que cette lâche agression intervient au moment où la capitale venait de connaître trois jours d’Etat d’exception permanent sans que cela n’empêche aux Généraux destitués de voyager à l’étranger.
Ce qui dénote de ‘leur démission de leurs charges de commandement et leur implication dans des manœuvres politiciennes, notamment depuis le putsch contre la légalité constitutionnelle, perpétrée le 6 août dernier’. Le Front ‘déplore cette situation et considère que son dépassement nécessite, avant tout, que l’armée se consacre à sa mission traditionnelle de défense du territoire national, ainsi que la résolution de la crise actuelle par un retour rapide à la légalité constitutionnelle incarné par le président élu et son rétablissement dans ses fonctions’.
Le Fndd est composé du Pacte national pour la démocratie et le développement (Pndd-Adhil), l’Union des forces de progrès (Ufp), l’Alliance populaire progressiste (App), le Parti pour la liberté, l’égalité et la justice (Plej) et Tawassoul (mouvance islamiste modérée).
Posté le 19 Sep 2008 par biko