Les convictions de Lilian Thuram

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L’ex-footballeur champion du monde assure dans Le Monde que Nicolas Sarkozy lui avait proposé d’entrer au gouvernement comme « ministre de la Diversité ». Refus net. Mais il n’exclut pas un jour de s’engager en politique.

Lilian Thuram ministre ? « Un jour, peut-être… », affirme l’intéressé. Mais jamais au sein d’un gouvernement Sarkozy, tranche dans la foulée l’ex-champion du monde et d’Europe de football dans un entretien au Monde. Fin 2008, selon ses dires, Nicolas Sarkozy et le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant lui proposent donc d’entrer au gouvernement, pour y occuper le poste de « ministre de la Diversité ». C’est finalement Yazid Sabeg qui avait été nommé commissaire à la Diversité et à l’égalité des chances.

« Nous avons eu une longue discussion. Mais pour des raisons évidentes, je ne pouvais que refuser… », raconte Lilian Thuram, qui a multiplié les critiques à l’encontre du chef de l’Etat, notamment quand celui-ci était le candidat de l’UMP à la dernière présidentielle. En avril 2007, il avait notamment accusé Nicolas Sarkozy de « tenir un discours raciste » et de « banaliser le discours du FN », alors que la création d’un ministère liant les notions d’immigration et d’identité nationale était évoquée. « C’est dangereux. Ça ne me surprend pas, je le connais. Maintenant, il dit que l’immigration est un danger pour l’identité française », affirmait en effet le recordman de sélections en équipe de France, comme le rapporte Le Monde. « La politique est quelque chose de très noble » Lilian Thuram, 37 ans, avait également été l’une des premières personnalités à réagir lorsque, pendant les émeutes de novembre 2005, l’ancien ministre de l’Intérieur assurait vouloir « nettoyer au Kärcher » certains quartiers de banlieues.

Des thèmes sensibles pour un Lilian Thuram membre du Haut conseil à l’intégration depuis 2002. Faisant indirectement de la politique à travers ses multiples déclarations, l’ex-sportif de haut niveau va-t-il maintenant franchir le pas ? Se présenter devant les électeurs ? « Pour l’instant, non », confie-t-il, estimant que « la politique est quelque chose de très noble qui ne tolère pas l’à-peu-près. Il faut apprendre les choses. C’est ce que je fais en ce moment en rencontrant des gens de différents horizons ». Il s’intéresse en effet de près à l’actualité.

« La précarité gagne du terrain dans nos sociétés depuis quelques années. Notre pays n’arrive plus à satisfaire ce qui est de l’ordre du dû : des gens meurent de froid en France ; d’autres vivent dans leur voiture alors qu’ils ont un emploi ; et jamais les Restos du cœur n’ont servi autant de repas… Allons-nous vers une société qui est encore capable de penser aux plus faibles ? » Il se demande même si le mouvement guadeloupéen n’est pas « avant-coureur de ce qui pourrait se passer sur le continent ». Un vrai discours d’homme politique… De quelle étiquette ? Lilian Thuram n’a pas pris soin de le préciser.

Source : Le Monde  

Posté   le 04 Feb 2009   par   Fatou, une

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