L’industrie africaine du transport aérien a appelé mercredi à l’établissement d’un code de conduite permettant de freiner l’expatriation des pilotes de ligne qui abandonnent les compagnies du continent pour des firmes plus riches et plus rémunératrices. Au cours d’une rencontre à Nairobi avec le ministre kenyan des Affaires étrangères Raphael Tuju, le secrétaire général de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), le Togolais Christian Folly-Kossi, a pressé les pays d’Afrique de lancer des initiatives diplomatiques qui mèneraient à la création d’un code de conduite régissant les transferts de pilotes.
De grandes compagnies étrangères attirent des pilotes africains en triplant leurs salaires, les portant à des niveaux que les firmes locales ne peuvent pas offrir, a souligné M. Folly-Kossi.
« Nous avons besoin d’actions diplomatiques de la part des pays concernés », a déclaré le secrétaire général de l’AFRAA lors d’une conférence de presse après la rencontre.
« Nous avons les mêmes problèmes dans le football, mais dans le football les règles sont très claires. On ne vient pas dans un pays pour prendre un avant sans signer un accord avec le club auquel il appartient », a-t-il dit.
M. Tuju a appelé au renforcement des compagnies régionales africaines, notamment dans les pays du COMESA, le Marché commun pour l’Afrique de l’Est et du Sud.
« Près de 40% de notre activité se trouve dans la région du COMESA. Aussi le COMESA est-il plus important pour nous que l’Europe, l’Amérique et l’Extrême-Orient », a déclaré le chef de la diplomatie kényane.
« C’est également vrai pour notre compagnie nationale (Kenya Airways), la plus grande partie de son activité est dans la région », a ajouté M. Tuju.
Des experts ont averti d’un risque de pénurie de pilotes en Afrique en raison de la croissance rapide du trafic aérien en Asie et au Moyen-Orient et de l’essor des compagnies à bas coûts notamment en Europe et en Asie.