Autorités publiques et partenaires au développement s’engagent à unir leurs forces pour lutter efficacement contre la traite des enfants en Afrique. 16 juin 1976. Ce jour-là, plus de 200 enfants sont massacrés publiquement à Soweto en Afrique du Sud. En souvenir de cette journée noire, les pays membres de l’Union africaine commémorent tous les 16 juin la Journée de l’enfant africain. Cela depuis 1990, année qui a vu cette journée instituée par l’Union africaine. Pour célébrer la 17e journée au Sénégal, enfants, autorités publiques, élus locaux, Ong et autres partenaires au développement s’étaient donné rendez-vous au Complexe Léopold Sédar Senghor à Pikine. Le thème retenu cette année, « la lutte contre la traite des enfants ”, explique, peut être, la forte et remarquable mobilisation dont ont fait montre les acteurs et défenseurs des droits des enfants. En fait, que recouvre le terme traite des enfants ? Définie comme le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil des enfants à des fins d’exploitation économique, la traite se traduit aussi chez les enfants par leur travail dans les mines, les secteurs agricole, informel et domestique, l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, le prélèvement d’organes, les conflits armés et la mendicité.
Justement, c’est en se fondant sur cette définition que les acteurs ont unanimement constaté que la traite des enfants s’aggrave de plus en plus dans nos pays. Surtout qu’une étude conjointe de l’Unicef et du Bit, en 2003, stipule que sur 1,2 million d’enfants victimes chaque année dans le monde, 32 % sont originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Alors, que faire face à ce phénomène complexe et qui, malheureusement, prend des proportions inquiétantes ? “ Il faut renforcer le partenariat entre le gouvernement et les différentes organisations de la société civile pour prévenir et combattre la traite des enfants ”, pense le directeur national de Plan Sénégal, Ousmane Raymond Sèye. “ La lutte contre la traite des enfants nécessite une synergie des interventions tant au niveau interne des pays qu’au niveau sous-régional. Elle constitue un devoir citoyen et nous interpelle tous pour qu’on puisse mettre un terme à cette forme d’esclavage des temps modernes qu’aucune valeur morale ne saurait accepter ”, estime le ministre Aïda Mbodj qui présidait la journée.